Lufthansa ne devrait pas prendre le contrôle de Brussels Airlines en 2011

Selon des sources internes à la direction générale de Brussels Airlines, « Lufthansa ne va probablement pas exercer l'an prochain son option d'achat » sur les 55 % qu'il lui manque pour rafler la totalité du capital de la compagnie belge. Interrogé, Lufthansa n'a pas souhaité faire de commentaires. En juin 2009, la compagnie allemande avait reçu le feu vert de la Commission européenne pour acquérir 45 % du transporteur belge à travers une augmentation de capital de 65 millions d'euros. « À partir de 2011, Lufthansa disposera d'une option d'achat pour acheter le solde à un prix dépendant des performances de Brussels Airlines », indiquait à l'époque la compagnie allemande, précisant que le montant total de l'acquisition ne devait pas excéder 250 millions d'euros. « de l'intérêt d'attendre »Cette option d'achat, qui n'a jamais été détaillée, est, en fait, très précise. Selon des sources belges et allemandes, elle ne peut s'exercer que du 1er avril au 30 juin pendant une période de quatre ans, entre 2011 et 2014. « Chaque année pendant trois mois, il y aura des spéculations », indique-t-on chez Brussels Airlines. Cette dernière a conservé une certaine indépendance au sein du groupe Lufthansa contrairement à sa compatriote Sabena, contrôlée de fait par Swissair à la fin des années 1990 et jusqu'à leur faillite commune en 2001, alors que la compagnie suisse ne possédait que 49 % de son capital. Cette triste expérience a d'ailleurs poussé Brussels Airlines à beaucoup de prudence dans son accord avec Lufthansa. Sauf que cette dernière est l'une des compagnies les plus solides quand Swissair n'était qu'un château de cartes.« Lufthansa a plutôt intérêt à attendre avant de mettre la main sur Brussels Airlines, surtout dans un environnement aussi difficile », explique un observateur. D'autant que la compagnie allemande a déjà fort à faire avec la restructuration d'Austrian Airlines et BMI, qui, achetées toutes deux en 2009, vont peser dans les comptes 2010 (elles ont déjà perdu 111 millions d'euros au premier trimestre). Marge de manoeuvreLa direction de la compagnie allemande s'est gardé une marge de manoeuvre : environ 200 millions d'investissements financiers sont prévus en 2011. Peu importe, in fine, le calendrier. Lufthansa a de très grandes chances d'exercer son option d'achat car Brussels Airlines est stratégique. Son hub de Bruxelles est idéalement situé entre ceux de Paris et d'Amsterdam appartenant à son rival Air France-KLM. Et ses très fortes positions en Afrique aident le développement à marche forcée de Lufthansa sur ce continent, pré carré historique d'Air France.
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