Des constructeurs se mobilisent pour produire des logements moins chers

L'embellie qu'a connue la construction neuve depuis le début de l'année ne doit pas faire illusion. Si les mises en chantier de logements neufs se sont redressées de février à avril 2010 (+ 0,6 %, à 75.411 unités), elles restent en recul de 14 % sur les douze derniers mois, à 300.045 unités. En outre, cette reprise est largement liée aux subventions (prêt à taux zéro doublé, dispositif Scellier de soutien à l'investissement locatif), mises en place dans le cadre du plan de relance pour soutenir la production de logements, et avec elle le secteur du bâtiment qui pèse 1,2 million d'emplois. Or le doublement du PTZ prend fin dans un mois. Enfin, ce redressement s'accompagne d'un renchérissement de 6,8 % (à 3.492 euros/m2 en moyenne) des prix des appartements neufs au premier trimestre 2010, qui ne peut que peser sur la solvabilité des ménages. Si le prix de vente des maisons individuelles a évolué plus sagement (+ 1,8 %, à 238.900 euros en moyenne), la hausse atteint tout de même 4 % pour les maisons de moins de 4 pièces. un concours lancéConsciente que le secteur ne peut plus se borner à vivre sous perfusion et que les logements non subventionnés peinent à se vendre, l'Union des Constructeurs Immobiliers (UCI) qui rassemble au sein de la Fédération française du bâtiment (FFB) près de 800 acteurs (aménageurs-lotisseurs, constructeurs de maisons individuelles, promoteurs) se mobilise. L'UCI-FFB a lancé, en partenariat avec le ministère de l'Écologie et le groupe Moniteur, un concours visant à favoriser la production de logements durablement moins onéreux tout en répondant aux exigences du Grenelle de l'environnement. « Il faut parvenir à briser la mécanique infernale du surenchérissement du coût final des logements, explique José-Michaël Chenu, président de l'UCI-FFB Île-de-France. De nombreux exemples d'opérations attestent qu'il est possible de maîtriser les prix de revient à condition de revoir les process de conception et de construction. » Une coopération plus grande au sein de la filière construction est une des clés. « Architectes, bureaux d'études, entreprises travaillent rarement de manière concertée en amont des projets, ce qui contribue à renchérir les prix, fait-il valoir. Les études en amont des chantiers doivent être approfondies. Pour simplifier la réalisation des chantiers, généraliser l'utilisation de procédés types et recourir davantage à la préfabrication permettrait d'industrialiser le processus de construction tout en réduisant les coûts de main-d'oeuvre », poursuit-il. Les PME gagneraient à regrouper leurs commandes pour diminuer les coûts d'achat des matériaux. Les lauréats du concours recevront leurs prix en décembre. Reste à espérer que cette initiative soit suivie d'effets. Sophie Sanchez
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