Genzyme, une pépite pour l'escarcelle de Sanofi

Le récent revers de Sanofi sur son médicament Lovenox, qui vient d'être génériqué aux États-Unis, va-t-il pousser le laboratoire tricolore à jeter plus rapidement son dévolu sur Genzyme ? Les investisseurs y croient : lundi soir, la biotech américaine s'envolait en Bourse après avoir bondi de 15,5 % vendredi. Selon le « Wall Street Journal », Sanofi aurait fait une proposition informelle de rapprochement aux dirigeants de Genzyme. Une offre que ces derniers auraient refusée, indiquait lundi soir l'agence Bloomberg.De l'avis de nombreux observateurs, la biotech serait une proie idéale pour Sanofi, désormais menacé de perdre le tiers de ses ventes à cause des génériques d'ici à 2013. « Les médicaments commercialisés par Genzyme, destinés à des maladies rares, présentent une protection brevetaire plus longue et des prix plus élevés que les produits classiques. La force de vente, limitée aux quelques spécialistes de ces pathologies, est très réduite. Une telle acquisition permettrait à Sanofi de doper non seulement ses revenus, mais aussi ses profits, de façon plus avantageuse que les diversifications dans les génériques ou l'automédication », détaille Delphine Le Louët, analyste chez Lodh. « Genzyme dispose d'un portefeuille de plus de 15 molécules en développement [...]. Les synergies seraient importantes, particulièrement dans l'oncologie », complètent les analystes de CM-CIC dans une récente étude.cessions d'actifs possiblesSurtout, la cible semble en situation de faiblesse. Créée en 1981, Genzyme est l'une de ces biotechs américaines qui ont grandi jusqu'à atteindre la taille d'un laboratoire « classique » (4,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009). Mais, à cause de problèmes de contamination de ses usines, elle fait face depuis l'an dernier à des interruptions de production de deux de ses principaux médicaments contre des désordres génétiques rares, le Cerezyme et le Fabrazyme (1,2 milliard de dollars de ventes au total). La situation, qui a entraîné un repli de 2 % des ventes l'an dernier, a réduit à néant le bénéfice par action au deuxième trimestre 2010. Si bien que Carl Icahn, le milliardaire activiste qui détient 3,9 % du capital, a exigé en mai le départ du patron et fondateur, Henry Tremeer. Genzyme réfléchit aujourd'hui à des cessions d'actifs. Autant d'éléments propices à un changement de mains.Encore faut-il que la proie ne se renchérisse pas trop. « Chris Viehbacher a toujours indiqué qu'il était prêt à des acquisitions de 8 à 20-25 milliards de dollars », rappelle Delphine Le Louët. Mais depuis le retour des rumeurs il y a un mois, l'action Genzyme s'est appréciée de 25 %. Sa capitalisation boursière frôlait ce lundi les 18 milliards de dollars. « Pour ce genre d'opération, la prime de contrôle peut aller jusqu'à 50 % », assure Delphine Le Louët.
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