TF1 demande au CSA de durcir les obligations de Direct 8

Arrivée de 6 nouvelles chaînes sur la TNT, débarquement de Canal Plus dans la télé gratuite, éventuel retour de la publicité sur les écrans de France Télévisions, le PAF va connaître de nouveaux bouleversements. Après Nicolas de Tavernost (M6), au tour de Nonce Paolini d\'en appeler au Conseil Supérieur de l\'Audiovisuel (CSA) pour l\'avertir des dangers qui pourraient peser sur les chaînes. Principal dossier : le rachat de Direct 8 et Direct Star par Canal Plus, qui vient d\'être autorisé sous conditions par l\'Autorité de la concurrence. Le président de TF1, qui s\'exprimait en marge de la présentation de ses résultats, conspue le (trop faible) engagement demandé à Canal Plus dans le cinéma, où la filiale de Vivendi a promis de limiter à 20 films français par an le pré-achat de droits couplés gratuits/payants. « C\'est insuffisant. Cela laisse des marges de manœuvre très importantes à Canal Plus pour imposer ses conditions. TF1 Production co-produit 15 films par an, M6 entre 5 et 6, France Télévisions 4-5. Canal va venir sur ces créneaux et peser de tout son poids», s\'est inquiété le PDG.Les \"calembredaines\" de Canal Plus sur Direct 8Nonce Paolini souhaite donc que le CSA, qu\'il est allé voir avec NRJ et NextRadioTV, durcisse les obligations de Direct 8, que ce soit en matière de production que de diffusion. « Nous avons dit qu\'il fallait que Direct 8 revienne à sa vocation première de chaîne du direct. Au départ, Bertrand Meheut [le patron de Canal Plus] disait que ce serait une chaîne destinée aux CSP+, qui miserait sur la qualité, avec des films et des talks. Depuis, il a recruté Cyril Hanouna, va mettre à l\'antenne La Nouvelle Star, ou The Amazing Race [un Pékin Express américain], des programmes orientés CSP+ comme chacun sait. La chaîne aura un budget de 120 millions d\'euros, alors qu\'il s\'agissait de 60 millions d\'euros au départ. On nous raconte des calembredaines. Il a une différence entre les intérêts affichés et la réalité», a dénoncé le PDG.Aller voir l\'Autorité de la ConcurrenceD\'ailleurs, Nonce Paolini compte bien profiter de ce contexte pour faire évoluer les obligations qu\'on lui a imposées sur les deux chaînes de la TNT, TMC et NT1, qui courent normalement jusqu\'au 1er janvier 2015. « L\'Autorité de la concurrence nous avait dit de revenir les voir lorsque les conditions de marché changeraient. Or, je constate que la régie publicitaire de TMC et NT1 est isolée, seule face aux autres régies comme celles de NextRadioTV, Canal Plus, France Télévisions. Il est très important que l\'on revoit les conditions de commercialisation. Nous aurons l\'occasion d\'en reparler ces prochains mois avec l\'Autorité », a indiqué le PDG de TF1. De fait, la Une a eu interdiction de fusionner la régie de ces deux chaînes avec celle de TF1.La nouvelle HD1 se mettra \"au diapason\" de 6TerEn attendant, Nonce Paolini prépare le lancement de sa dernière chaîne, HD1, qui a obtenu le canal 20 au tirage au sort. Orientée sur la fiction, HD1 va tenter de développer « une fiction quotidienne qui sera le fil conducteur de la chaîne ». Mais la recette n\'est pas facile à trouver. Après avoir étudié cette option pour l\'antenne principale, TF1 pendant deux ans, avec Marathon, TF1 a fini par reporter sine die un projet coûteux et risqué. EN 2013, la perte de HD1 devrait être équivalente à celle de 6Ter, la nouvelle chaîne de M6, qui prévoit un déficit compris entre 12 et 15 millions d\'euros. « On fera tout pour se mettre au diapason de Nicolas de Tavernost (le PDG de M6) », a indiqué Nonce Paolini.Le chantier de la baisse des coûts chiffré au troisième trimestreMais le plus important chantier reste le plan de baisse des coûts du groupe, qui sera chiffré au troisième trimestre. Pour l\'instant, la chaîne qui fait face à un recul de son chiffre d\'affaires publicitaire et de ses audiences, n\'a pas prévu de plan de départs volontaires, comme c\'est le acs chez Bouygues Telecom, autre filiale du groupe. Elle a gelé les recrutements et décidé de ne pas remplacer les départs naturels, qui concernent entre 200 et 250 personnes chaque année, soit entre 5 et 7% des coûts salariaux. « Il s\'agit de réduire la masse salariale, sans casser l\'outil », a confirmé Nonce Paolini.  
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