Les Français en forme olympique à Barcelone

A nous d'écrire notre propre histoire. » Le pied à peine posé sur le col catalan, Leslie Djhone donne le la. Foin du passé dans cette enceinte mythique où Marie-José Pérec avait conquis sur 400 mètres le premier de ses trois sacres olympiques ; à Barcelone, l'équipe de France d'athlétisme va viser haut. « Une dizaine de médailles, cinq titres et une place dans les trois meilleures nations », annonce Bernard Amsalem, président de la Fédération. En 2002 et 2006, les Tricolores étaient montés à huit reprises sur le podium. Ils ont les moyens de faire mieux, beaucoup mieux même.D'abord parce que deux d'entre eux pointent carrément en tête des classements mondiaux 2010 de leur discipline. Certes Teddy Tamgho, récemment touché au mollet, n'aborde pas l'échéance dans des dispositions optimales. Mais le Francilien, troisième performeur de tous les temps au triple saut (17,98m à New York le mois dernier), a déjà prouvé malgré son jeune âge (21 ans) qu'il savait gérer la douleur. « J'y vais pour la gagne, il ne faudra pas se poser de questions et rentrer dedans », assure-t-il avec sa gouaille inimitable. Le Suédois Christian Olsson absent, la principale menace viendra du Britannique Philips Idowu... et du Français Benjamin Compaoré, enfin débarrassé de ses pépins physiques. rêve d'un triplé inéditCar la grande nouveauté de cet athlétisme national si souvent complexé, c'est l'émulation. « Avec une telle densité dans nos spécialités, on ne peut pas s'endormir », explique Renaud Lavillenie, leader de la perche mondiale 2010 avec ses 5,94m, titillé en permanence par l'imprévisible doyen, Romain Mesnil, et par le placide mais ambitieux Damiel Dossevi. Au point que la France peut légitimement rêver d'un triplé inédit.« La concurrence, c'est cool ! », poursuit Christophe Lemaître, auteur du tube de l'été avec ses 9''98 sur 100 mètres lors des championnats de France à Valence. Premier sprinteur blanc à descendre sous la barre mythique des 10 secondes, le Savoyard se trouve sensiblement dans la même situation que Tamgho, avec un Britannique comme principal adversaire (le redoutable trentenaire Dwain Chambers) et une concurrence nationale farouche : Ronald Pognon, le désormais ex-recordman de France (9''99) et Martial Mbandjock, régulier sous les 10''20. Avec de tels atouts, la médaille d'or du relais 4x100 mètres est envisageable. En d'autres temps, ce catalogue d'espoirs aurait largement suffi au bonheur des dirigeants. Mais on ne voit pas comment le titre sur 3.000 mètres steeple pourrait échapper au camp tricolore avec les deux meilleurs spécialistes européens, Bouabdellah Tahri et Mahiedine Mekhissi. À moins d'une neutralisation mutuelle suicidaire ? Les deux hommes ont promis de ne pas tomber dans ce piège grossier. « J'espère juste qu'on fera premier et deuxième », tranche Mekhissi, vice-champion olympique 2008. Quant aux femmes, elles ne semblent pas, sauf surprise, en mesure d'enrichir le palmarès tricolore en Catalogne. Cinq ans déjà que dure la disette de médailles internationales. « Un creux générationnel », assure-t-on à la FFA. On ne peut pas tout avoir...
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