L'euro recommence déjà à s'essouffler

Maintenant que le marché des changes a digéré l'événément porteur d'aversion au risque de ces dernières semaines - la publication des tests de résistance de 91 banques de la zone euro -, ses acteurs vont pouvoir à nouveau concentrer leur attention sur les fondamentaux. Au cours des dernières séances, ils semblaient favorables à l'euro, qui la semaine dernière a tenté une percée au-dessus de 1,30 dollar. Une série de statistiques favorables a culminé vendredi par le bond de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne en juillet, qui a enregistré sa plus forte hausse mensuelle depuis la réunification. Parallèlement une série noire statistique aux États-Unis handicapait le dollar, de sorte que le désamour prolongé pour l'euro, laminé par la crise de la dette souveraine, a également continué à s'émousser dans le milieu fermé des fonds d'arbitrage. Les derniers chiffres de la Commodity Futures Trading Commission, le régulateur américain, font état d'une nouvelle décrue des positions courtes (vendeuses) nettes en euros sur le marché à terme, qui sont retombées à 24.251 contrats au cours de la semaine achevée le 20 mai contre 27.050 huit jours auparavant et un record absolu depuis la naissance de la monnaie de 113.890 le 11 mai.Reprise trop rapide Même s'il n'a pas retrouvé son point haut de la semaine écoulée, l'euro s'est maintenu lundi au-dessus de 1,29 dollar, conservant quasiment intacts les gains récents, qui lui ont fait regagner 12 % de sa valeur face au billet vert en un mois et demi.Mais le vent pourrait tourner dès cette semaine, qui s'achèvera vendredi avec la première estimation du PIB des Etats-Unis aux deuxième trimestre. Le consensus des économistes table une croissance, en rythme annualisé, de 2,5 %, après 2,7 % sur les trois premiers mois de 2010, contre 0,6 % pour les « Seize ». Sur l'ensemble de l'année le panel d'économistes interrogé par l'agence Bloomberg prédit un taux de croissance de 3,1 % outre-Atlantique, alors que le PIB de la zone euro, grevé par les mesures d'assainissement des finances publiques des pays de la zone euro, ne progresserait que de 1,1 %. La reprise de l'euro ayant été trop rapide et malvenue pour la plupart des exportateurs en quête d'un second souffle, le dollar devrait bénéficier pendant un moment de ce différentiel de conjoncture. Jusqu'à ce que l'autre important déterminant des taux de change remonte à la surface, sans doute après les élections américaines de mi-mandat : celui du déficit public, où le gouffre de 9,9 % du PIB en 2011 attendu aux Etats-Unis ne tiendra pas la comparaison avec les 6,1% de l'Europe.
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