Les valeurs du luxe portées par les mouvements sur les devises

Qui a dit que les marchés d'actions étaient trop risqués ? Que dans ces conditions il n'y avait plus un secteur sur lequel parier en bourse ? En fait, la volatilité sur les marchés des changes offre, comme au printemps avec la crise grecque, une belle occasion de revenir sur les « valeurs devise ». Une tendance qui perdure d'ailleurs depuis le début de l'année. Outre l'aéronautique et EADS qui caracole toujours en tête du CAC 40, les deux autres gagnants de ce phénomène sont les grands représentants du luxe à la française : LVMH et PPR (Gucci). Avec des hausses de plus de 16 % chacun, ces deux entités se classent deuxième et troisième de l'indice parisien depuis janvier.Et la nouvelle donne sur le marché des changes depuis le début du mois n'est sans doute pas étranger à ce phénomène également visible pour l'ensemble des valeurs européennes du luxe. L'euro qui bat de l'aile face au billet vert et s'échange à présent autour 1,26 dollar, la devise européenne se déprécie également face au yen, qui joue en ce moment un rôle de devise refuge sur le marché des changes. Au point que la monnaie japonaise a atteint, mardi, le seuil de 105,45 yens pour un euro, son plus haut depuis 2001 !Investisseurs plus sélectifsDe quoi faire les affaires des grandes marques de luxe de la zone euro. C'est particulièrement vrai pour des groupes comme Hermès ou Bulgari très implantés sur le marché nippon. Reste que cet effet est difficilement perceptible en Bourse. Du moins pour le joallier italien qui ne cesse de perdre du terrain. Emporté par la tendance générale de la place de Milan, celui-ci recule de près de 6 % depuis le 9 aôut date de l'amorce du rebond du yen face à l'euro. À l'inverse, Hermès s'adjuge sur la même période 9 %, portant à 59 % sa hausse depuis le début de l'année et évoluant maintenant aux alentours de 113 euros soit son plus haut depuis plus d'un an et demi.De tout évidence, l'effet devise est un moteur de survalorisation pour les sociétés du secteur et participe à l'engouement des investisseurs pour les valeurs du luxe qui se paient de fait de plus en plus chères en Bourse. Au point que les primes deviennent importantes. Des groupes comme LVMH, Luxottica, Richemont ou Burberry se paient ainsi entre 17 et 20 fois leur bénéfices attendus sur 2010, contre une moyenne de 12 fois pour le secteur, selon les chiffres d'AlphaValue. Reste qu'au-delà de l'effet change, l'exemple de Bulgari tend à montrer que les investisseurs, évitant certains marchés européens depuis le déclenchement de la crise grecque, se montrent plus sélectifs et ne jouent pas l'effet devise coûte que coûte.
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