Envie de palaces

Dans le milieu feutré des palaces parisiens, l'effervescence est à tous les étages. Tout d'abord, parce que la clientèle internationale, les Moyen-Orientaux, les Russes et les Américains, sont de retour. Certes, les hôteliers n'ont pas encore retrouvé la fréquentation d'avant-crise mais les perspectives seraient encourageantes. Selon MKG Hospitality, en juillet, l'hôtellerie haut de gamme a enregistré un taux d'occupation de 77,9 % (+ 6,8 points par rapport à l'année dernière, même période) avec des prix en forte hausse (+ 7,5 %) à 202,30 euros en moyenne la nuitée. Merci l'euro ! Mais aussi et surtout parce que Paris (la capitale la plus visitée au monde) va se doter entre cet automne et 2012 de quatre nouveaux palaces. Jamais une telle concurrence n'était venue émoustiller le landerneau du luxe. Le Royal Monceau, sous la bannière du Raffles, lancera la première salve. Ouverture le 1er octobre. En point d'orgue, après des mois de travaux, la décoration signée Philippe Starck, quatre restaurants, et un pâtissier star Pierre Hermé. Deuxième arrivant annoncé, le Shangri-La. Son ouverture, plusieurs fois retardée, est désormais annoncée au plus tard début décembre ; la date exacte de l'inauguration sera fixée par le maître Feng Shui en septembre. Implanté au 10, avenue d'Iéna, dans l'ancienne demeure du prince Roland Bonaparte (le petit-neveu de l'empereur), ce futur palace n'a lésiné sur rien, pour attirer les milliardaires chinois ; la décoration d'inspiration Empire (bien sûr) des 87 chambres et 27 suites avec vue sur Seine, sera signée Pierre-Yves Rochon ; pas moins de 15.000 bouteilles de prestige patientent dans les caves. Mi-2011, le Mandarin Oriental, rue du faubourg Saint-Honoré, misera sur Thierry Marx pour créer une cuisine ludique, du service en chambre aux restaurants. En 2012, ce sera enfin à la chaîne prestigieuse The Peninsula, avec l'appui du fonds d'investissement Qatari Diar, de s'installer avenue Kléber, dans l'ancien hôtel Majestic, tristement célèbre pour avoir abrité l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour contrer leurs futurs concurrents, les palaces en présence se décarcassent pour conquérir et fidéliser la clientèle. Plus petit palace entre tous, le Lancaster a obtenu sa cinquième étoile au printemps. Le Plaza Athénée a choisi les petites filles pour séduire les parents avec une suite Barbie, tandis qu'aux fourneaux, Alain Ducasse, multiplient les audaces, avec le marché des producteurs, pour dynamiser la carte. Au Four Seasons George-V, c'est le bien-être qui est plébiscité ; le spa vient d'être élu meilleur d'Europe par le magazine américain « Travel & Leisure ». Le Bristol organisent les dégustations et ventes de grands crus millésimés, mais aussi les thés à la mode en présence de couturiers pour promouvoir son restaurant. Le Crillon qui voit partir son chef Jean-François Piège (ce dernier ouvre son propre restaurant, fin septembre, 79, rue Saint-Dominique, dans le VIIe) mise sur des chefs russes et le milieu de la mode pour attirer la planète fashion. Le Westin Hôtel, lui, s'est associé au Six Senses (les plus réputés dans le monde) pour créer un spa exceptionnel. Parallèlement, les packages fleurissent pour remplir les chambres. Négocier est entré dans les moeurs. Il ne faut surtout pas s'en priver. C'est la période idéale pour s'offrir une nuit de rêve. à prix presque modérés.
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