Brancher déploie son réseau à l'international

Avec l'installation récente de deux stations colorimétriques en Roumanie et en Ukraine, Brancher vient de faire un nouveau pas dans la constitution d'un réseau mondial. Installée à Tremblay-les-Villages, dans le nord de l'Eure-et-Loir et en limite de l'Île-de-France, cette PME (18,9 millions de chiffre d'affaires et 145 salariés) produit, depuis près de cent soixante ans, des encres et des vernis d'imprimerie. « Nous avons une vision mondiale de notre marché, explique le PDG, Sébastien Brancher, et pourtant nous nous affrontons à des concurrents qui réalisent 100 à 200 fois notre chiffre d'affaires. »26 stations dans le mondeLa PME fournit ainsi des imprimeurs qui travaillent le papier en feuilles pour l'emballage, le packaging, les plaquettes publicitaires, les capsules de vin et même les coiffes de champagne. « Nous avons abandonné l'encre pour rotatives où la compétition était trop rude, précise le PDG, au profit de secteurs où une PME peut prendre pleinement sa place. » Brancher exporte aujourd'hui près de 50 % de ses quelque 3.000 tonnes d'encres annuelles dans une soixantaine de pays. Son développement repose sur ces stations colorimétriques installées chez des partenaires, qui disposent ainsi d'un service de proximité pour répondre à la demande croissante de teintes spécifiques obtenues par mélange. Le réseau est désormais constitué de 26 stations dans le monde, tandis que six nouvelles vont voir le jour en 2011 en Égypte, Émirats arabes unis, Biélorussie, Tunisie, Chili et Argentine. « Notre taille ne représente ni un handicap ni un complexe, avoue Sébastien Brancher. L'international est aujourd'hui le ciment de notre pérennité. »Prix en hausse Pour cela, la PME investit près de 5 % de son chiffre d'affaires en recherche & développement (R&D) pour mettre à jour de nouveaux produits, plus propres et plus respectueux de l'environnement à l'image de nouvelles encres végétales. Brancher a notamment beaucoup investi dans les encres pour l'emballage alimentaire avec des formulations spécifiques et des encres spéciales, qui dégagent une faible odeur et sans migration de pigments vers les aliments. Pourtant cette innovation a été vite copiée ou dépassée, car les encres ne peuvent être protégées par des brevets. Pour résister, Brancher mise donc sur la réactivité : « On décide le matin ce qu'on va produire l'après-midi » et sur des délais de livraisons très réactifs, entre 12 et 24 heures.Le secteur de l'encre évolue pour autant dans un environnement peu porteur : malgré l'achat de matières premières moins coûteuses en Asie ou en Amérique latine, leur prix aura augmenté d'au moins 10 % en 2010, sans que Brancher puisse répercuter ces hausses sur ces clients. Les difficultés de l'imprimerie pèsent aussi sur le chiffre d'affaires en légère baisse. « C'est vrai, reconnaît Sébastien Brancher. L'imprimerie est en crise profonde et en régression. Mais le marché du packaging de qualité est au contraire bien orienté ». Ce secteur est aussi plus exigeant en qualité, en innovation et en réactivité : trois des atouts que revendique Brancher.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.