Crise du logement : un «Duflot» pour les zinzins en construction

Au moment où les professionnels de l\'immobilier se demandent si le nouveau dispositif Duflot en faveur de l\'investissement locatif à destination des particuliers va marcher, certains verraient d\'un bon œil l\'émergence d\'un «Duflot institutionnel». A savoir un dispositif incitant les investisseurs institutionnels à revenir sur une classe d\'actifs qu\'ils ont largement abandonné ces dernières années faute d\'un rendement suffisamment attractif: les logements. Cette problématique est particulièrement cruciale. Face au manque de logements en France pour satisfaire une population de plus en plus mobile et nombreuse (compte tenu notamment des évolutions sociétales), il est effectivement urgent de trouver des solutions rapides, efficaces et pérennes. Pour l\'heure, le gouvernement s\'est surtout attelé à favoriser des inflexions (comme la contrainte pour chaque grande ville d\'avoir 25% de logements sociaux, contre 20% précédemment) ou à tenter d\'amorcer une baisse du prix du foncier en proposant à très bas prix, voire gratuitement, des terrains publics. Mais ces mesures n\'auront pas de résultat immédiat. Or, de l\'avis de tous les spécialistes du secteur, il est impératif qu\'au moins 380.000 logements soient construits en 2013 pour satisfaire les besoins les plus élémentaires. Soit le même nombre que ceux construits en 2012, la plupart des experts s\'accordant à dire qu\'il en faudrait 500.000 pour que toutes les demandes soient honorées et que les prix connaissent enfin une inflexion à la baisse.L\'idée d\'une \"super\" foncière de logements a fait long feuD\'où l\'idée du gouvernement, appuyée par de nombreux professionnels, de trouver un moyen simple et véritablement incitatif pour remettre les «zinzins» sur l\'investissement en logements. Cécile Duflot et ses services avaient pensé dans un premier temps à favoriser la création d\'une «super» foncière où toutes les sociétés immobilières cotées à Paris auraient mis au pot. L\'idée a fortement déplu à l\'ensemble de ces entreprises qui, il est vrai sont aujourd\'hui exclusivement, ou presque, spécialisées dans les bureaux et les commerces. Cette décision revenait surtout à imposer une sorte d\'impôt à ces groupes qui acceptent déjà de reverser quasiment l\'intégralité de leurs bénéfices à leurs actionnaires pour bénéficier des avantages fiscaux du statut SIIC.L\'idée qui fait aujourd\'hui son chemin est autre: pour convaincre les institutionnels, essentiellement les assureurs, de revenir sur ces actifs, le gouvernement pourrait octroyer une baisse de la TVA supportée par les investisseurs. De même pourraient-ils bénéficier d\'une baisse de la taxe foncière sur le bâti. Enfin, en échange d\'un engagement locatif de très longue durée, étendu à 15 ans, ils pourraient profiter de certains avantages leur permettant de revendre plus facilement leurs biens, comme le droit de revendre certains lots à la découpe ou la possibilité de ne pas supporter l\'encadrement de loyers.Les assureurs prêts à se remettre dans la boucle des investissements dans le logementAujourd\'hui, les placements immobiliers ne représentent que 4% des stocks des assureurs. Chiffre dérisoire qui résulte d\'un vaste mouvement de vente de la part des ces investisseurs ces derniers mois. Ces zinzins puissants sont pourtant prêts à reprendre le chemin de l\'investissement et à réalimenter les flux d\'investissement pourvu qu\'ils délivrent des rendements suffisamment importants pour leur poche d\'assurance-vie. «Cet outil est le dernier dont on dispose pour éviter la catastrophe», lance un professionnel. Reste maintenant à convaincre toutes les parties prenantes. Dans le domaine de la gestion, les spécialistes se montrent d\'ailleurs encore très frileux. Les SCPI, par exemple, ces sociétés d\'investissement immobilier qui bénéficient d\'économies d\'échelle sur la gestion de portefeuille d\'actifs sont très dubitatives sur le Duflot destiné aux particuliers. Aucune, pour l\'heure n\'a manifesté son intention d\'investir sur ce dispositif. Les six premiers mois de 2013 devraient, de toute façon, être très peu actifs dans le domaine de l\'investissement locatif, la clientèle ne montrant pas un empressement démesuré pour se lancer dans la nouvelle aventure du Duflot. 
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