Cantonales : la gauche l'emporte, l'UMP déçue

Dans une soirée assez chiche en bonnes nouvelles pour la majorité, François Fillon est monté au créneau. Le Premier ministre, qui a réussi à conserver la Sarthe à la droite, a commenté les résultats dans un communiqué diffusé peu après 20 heures dimanche. Selon le locataire de Matignon, « les candidats de la droite et du centre ont bien résisté. La gauche progresse, mais le recul de la majorité est moins important qu'annoncé. Quant au Front National, son score démontre que le vote protestataire ne doit pas être sous-estimé et banalisé ». Ce deuxième tour de scrutin a été marqué par un très fort niveau d'abstention, 56 %, équivalent à celui du premier tour. Selon les premières estimations du ministère de l'Intérieur, le PS l'emporte avec 36,20 % des voix, suivi par l'UMP (18,60 %) et le Front national (11,10 %). Avec ce score, le FN fait deux fois mieux qu'au deuxième tour des cantonales en 2004 mais ne transforme que partiellement l'essai. Selon les premiers chiffres disponibles hier soir, il ne comptera en effet qu'un ou deux élus Louis Aliot, numéro 2 du FN et compagnon de Marine Le Pen a été battu dans les Pyrénées-Orientales.L'autre enseignement de ce scrutin c'est la poussée du PS, qui enregistre le double des voix de l'UMP, et plus largement de la gauche. Sans attendre, l'élection des présidents de conseils généraux jeudi prochain il apparaît qu'un certain nombre de départements basculent de droite à gauche. C'est le cas du Jura, de la Réunion de Mayotte et des Pyrénées-Atlantiques, le département de Michèle Alliot-Marie. Interrogations à droiteEffectuant une première analyse du scrutin, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a déclaré dimanche que les Français « ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer ». La bataille pour 2012 est engagée et François Hollande pourra, s'il le souhaite, y participer puisqu'il conserve la Corrèze à la gauche. Une gauche qui va également conserver la Seine-et-Marne, le fief de Jean-François Copé qui en avait fait un enjeu national. Le patron de l'UMP s'est déclaré « un peu déçu » des résultats de la majorité au second tour des élections cantonales et s'est engagé à reconquérir l'électorat UMP. Mais dès dimanche soir, beaucoup au sein de la majorité s'interrogeait sur les conséquences de cette défaite sur l'élection de 2012, et en particulier sur le choix du meilleur candidat à droite. Nicolas Sarkozy n'apparaissant plus comme le leader naturel d'une droite au bord de l'éclatement. Les centristes de Jean-Louis Borloo sont tentés de s'émanciper.
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