Mobile : bataille de com'... et de prix entre opérateurs autour de la 4G

Pas un jour sans une annonce sur la 4G, ou presque. Ce mercredi, SFR a ouvert son réseau très haut débit mobile à Marseille : sa 7e ville, claironne l\'opérateur dans un communiqué, même si elles ne sont pas toutes de la même importance en termes de population. Après Lyon et la toute proche Villeurbanne en novembre, SFR a ouvert à Montpellier en décembre puis en janvier à La Défense, soit les communes de Courbevoie, Nanterre et Puteaux ; trois autres suivront au deuxième trimestre, Lille, Strasbourg et Toulouse. Lundi, Stéphane Richard, le PDG de France Télécom, a levé le voile sur les tarifs des offres 4G d\'Orange, qui seront ouvertes au grand public la semaine prochaine, le 4 avril, dans 15 villes de France : Marseille, Lyon, Nantes, Lille, Bordeaux, La Rochelle, Chartres, Orléans, Dunkerque, Nancy, Metz, Clermont-Ferrand, Grenoble, Annecy ... et un morceau de Paris, le quartier de l\'Opéra. La semaine dernière, c\'était Bouygues Telecom qui annonçait qu\'il lancerait le 1er octobre ses services 4G avec une couverture « significative » du territoire, grâce à l\'autorisation obtenue pour réutiliser des fréquences GSM.Free Mobile se voit en aiguillon de la course à la 4G« SFR est celui qui parle le plus de la 4G mais il déploie moins vite que Bouygues Telecom : il a moins d\'antennes [que ce dernier] au niveau national et deux fois moins à Lyon par exemple » persifle un cadre de la filiale de Bouygues. C\'est à qui sera le premier à « allumer » une ville (même le métro !) et à couvrir la plus grande partie de la population. L\'été dernier, déjà, la course à l\'échalote battait son plein entre SFR, Orange et Bouygues, qui cherchaient constamment à couper l\'herbe sous le pied de leurs concurrents à la moindre annonce. « La 3G, c\'était une course de lenteur, la 4G c\'est une course de vitesse, on a le sentiment d\'y être pour quelque chose » a lancé la semaine dernière Maxime Lombardini, le directeur général d\'Iliad, la maison-mère de Free. Pourtant Free Mobile est le seul à rester pour l\'instant très profil bas sur la 4G (pas de date de lancement et 14 antennes installées au 1er mars selon l\'Agence nationale des fréquences) et se contente de répondre qu\'il « communiquera en temps utile sur ce [qu\'il] fera en termes d\'offres et de timing. » Il est vrai que ses trois concurrents espèrent tous « recréer du revenu, de la valeur » avec le très haut débit mobile, après avoir subi une baisse de 10% environ du revenu moyen par abonné en 2012 depuis l\'arrivée tonitruante du quatrième opérateur.« Casser le plafond de verre des 20 euros »« Il faut casser le plafond de verre des 20 euros » explique le dirigeant d\'un opérateur, en référence au nouveau standard instauré par Free Mobile avec son forfait donnant droit aux appels et SMS illimités, plus 3 Go de données pour 19,99 euros. Mais les Français sont-ils prêts à payer plus ? Fin janvier, le numéro deux de France Télécom indiquait qu\'il ferait peut-être payer « 5 ou 10 euros de plus » pour la 4G. Lundi, Stéphane Richard a annoncé finalement que la 4G serait offerte aux abonnés haut de gamme et proposée en option à 1 euro aux autres clients jusqu\'à la fin de l\'année, et qu\'elle ne serait pas accessible à ceux de la marque low-cost Sosh. « Un euro, c\'est bradé, où est la création de valeur ? Il faut ajouter quelques euros de plus. Mais 10 euros ce n\'est pas la peine, ça ne passera pas » analyse un concurrent. SFR hésite entre les deux : la filiale de Vivendi inclut la 4G dans ses forfaits milieu et haut de gamme à partir de 40 euros par mois (avec un téléphone et un engagement de 2 ans) pour 2 Go, ce qui est peu pour de la 4G, et dans le même temps elle va commercialiser une option à 10 euros par mois pour 2 Go de plus, ce qui peut sembler cher le gigaoctet de plus. Mais en réalité SFR facture 20 euros d\'écart entre ses abonnements comprenant 2Go et 4Go (idem entre 4Go et 6Go). De quoi embrouiller le consommateur sur la vraie valeur et le vrai coût de l\'Internet mobile à très haut débit.... Comment justifier une hausse des tarifs« Le problème du marché français est que les forfaits du cœur de gamme comprennent déjà beaucoup de données, généralement 2 Go ou 3 Go. Dans d\'autres pays, on démarre plus bas, à 250 ou 500 Mo, c\'est plus facile de créer des paliers » considère un professionnel du secteur. Mais pour l\'instant, aucun opérateur n\'a osé une grille tarifaire différenciée entre 3G et 4G. « La couverture n\'est pas suffisante, ce ne serait pas crédible » objecte un opérateur. D\'où la bataille de com\' sur l\'ouverture progressive des villes, car le premier qui pourra revendiquer une couverture nationale, ou qui s\'en approche, sera le premier à pouvoir justifier des hausses de prix raisonnables mais générales. « Il suffit de quelques euros, par mois, par abonné, sur un parc de plusieurs millions. C\'est la beauté de notre métier » relève le dirigeant d\'un opérateur.  
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