Le bilan carbone, nouvel argument marketing

Les économies de climatisation ou de chauffage réalisées grâce aux matériaux isolant les bâtiments se transforment facilement en tonnes de CO2 évitées. En filtrant les UV et les infrarouges, les «?films solaires?» Solar Gard, fabriqués par Beckaert Specialty Films (BSF), permettent d'abaisser la température intérieure de 4 à 5?°C. Christophe Frémont, le Français qui dirige cette filiale californienne du groupe belge Beckaert, a voulu aller plus loin?: il a fait réaliser une analyse du cycle de vie (ACV) des 32 références de films Solar Gard dans 24 pays, portant sur leurs émissions de CO2 depuis l'extraction des matériaux jusqu'au recyclage, en passant par leur fabrication, leur distribution et leur utilisation. Dans le cas le plus flagrant (climat chaud et énergie très carbonée), en 15 ans d'utilisation, les émissions évitées compensent plus de 1.000 fois celles produites. C'est la première fois qu'un produit fabriqué aux États-Unis est soumis à une ACV aussi complète. «?On a utilisé des données génériques quand certains fournisseurs ne possédaient pas de chiffres précis et notre maillage géographique n'est pas parfait, reconnaît Julien Lafond, fondateur du cabinet de conseil en développement durable Altanova mandaté par Solar Gard. Mais nous avons, par exemple, analysé la distribution des produits avec une précision rarement atteinte dans les ACV.?»Avec son énergie nucléaire peu carbonée et son climat tempéré, la France n'est pas le pays où la performance est la plus flagrante.Avec moins de un kilo de CO2 émis par mètre carré en 15 ans, à comparer avec 253?kg pour un vitrage à basse émissivité sur huisseries en bois, c'est dans la rénovation que Solar Gard compte exploiter son avantage concurrentiel. D'après BSF, sur la base d'hypothèses décrites dans l'étude, recouvrir de film Solar Gard un simple vitrage émet 250 fois moins de CO2 que le remplacer par une nouvelle fenêtre isolante. Pour le froid, le vitrage est plus performant, mais Solar Gard travaille à réduire cet écart. Sur un marché «?de niche mais en croissance annuelle de 25?%, avec 0.5?% seulement de la surface vitrée équipée dans le monde?», cet avantage justifie, aux yeux de Christophe Frémont, un an de travail et le million de dollars dépensé pour cette ACV. «?Aux États-Unis, au-delà des économies d'énergie, la transparence des fabricants redevient un très fort argument marketing pour sortir de la crise?», témoigne Julien Lafond, depuis l'antenne d'Altanova à New York, dont les clients viennent de tous secteurs d'activité.
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