Sanofi élit le Japon comme terre de conquête

Après avoir multiplié les achats en Europe, aux Etats-Unis et dans les pays émergents, Sanofi-Aventis s'attaque au Japon. Le laboratoire français a indiqué jeudi être en discussions avec un fabricant japonais de génériques. Selon le quotidien « Nikkei », il s'agit de Nichi-Iko, dont Sanofi prendrait 5 % du capital pour environ 45 millions d'euros. Les deux groupes envisageraient aussi de créer une coentreprise, détenue à 51 % par Sanofi, pour développer de nouveaux produits et importer les génériques du groupe français. En fin d'après-midi jeudi, ces modalités n'avaient pas été confirmés par Sanofi. Mais Chris Viehbacher, son directeur général, a précisé que son groupe, qui réalise déjà 6 % de ses revenus au Japon, compte passer du dixième au cinquième rang du marché d'ici cinq ans.deuxième marché mondialLe Japon est attrayant pour les groupes pharmaceutiques. Deuxième marché mondial (90 milliards de dollars selon IMS Health) derrière les Etats-Unis, il devrait croître de 4,5 % en moyenne dans les cinq ans à venir. Surtout, les génériques y sont encore peu développés. « Ils représentent 6 % à 7 % des ventes et 22 % à 25 % du marché en volume, contre 50 % aux Etats-Unis et 30 % à 40 % en Europe. Le gouvernement a un objectif de 30 % de parts de marché d'ici à 2012 », explique Allan Thomas, directeur d'IMS Health au Japon. Les autorités de santé ont mis en place depuis avril un système de rétribution additionnelle pour les pharmaciens qui proposent un générique plutôt qu'un médicament de marque à leurs clients. Sanofi n'est pas le premier à s'intéresser aux génériques japonais. En 2008, l'israélien Teva, leader mondial du secteur, a créé une coentreprise avec le nippon Kowa. La cible probable du français, Nichi-Iko, figure parmi les cinq premiers génériqueurs de l'archipel. Il a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 470 millions d'euros avec 635 salariés. Sanofi a enregistré des ventes de 1,8 milliard d'euros l'an dernier au Japon, en croissance de près de 11%, contre des hausses de 3% aux Etats-Unis et en Europe. Audrey Tonnelie
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