Les secrets de la réussite perpignanaise

Mes que un club » (Plus qu'un club). La devise du FC Barcelone pourrait être celle de l'Usap. Seuls les Pyrénées (et le budget) séparent les footballeurs espagnols des rugbymen français. Pour le reste, les deux formations partagent les mêmes valeurs. Et font la fierté de toute la Catalogne. Porter le maillot perpignanais, c'est avant tout représenter une région, un peuple et une culture. Les couleurs sang et or sont là pour le rappeler. Le sentiment identitaire est très puissant à l'Usap. Le stade Aimé-Giral doit son nom au capitaine de l'équipe championne de France 1914, disparu pendant la Grande Guerre aux côtés de sept de ses partenaires. Dans l'enceinte de 16.000 places, un monument aux morts leur est dédié. à Perpignan, le culte des anciens est une institution. L'encadrement de l'équipe professionnelle est composé en grande partie d'enfants du pays. Bernard Goutta, l'entraîneur adjoint des avants, était capitaine lors de la finale de Top 14 perdue en 2004 face au Stade Français, et une des quatre tribunes du stade porte son nom. Didier Plana, le préparateur physique, a joué pendant dix ans à l'USAP. Christophe Manas, l'actuel trois-quarts aile sera le prochain entraîneur des arrières. Une pyramide régionale« On a une très forte identité, reconnaît le président Paul Goze, lui-même pilier dans les années soixante-dix. C'est une particularité de notre club. On continue de la développer. C'est quelque chose de fort qui nous permet de nous transcender dans les moments importants. » Dans la cité catalane, il n'y en a que pour l'ovalie. Les Dragons catalans représentent le XIII, l'USAP le XV. Les autres sports n'existent quasiment pas. Fort de cet engouement populaire, le champion de France en titre a mis en place un système de partenariat, un maillage avec les petits clubs locaux. Ces derniers envoient leurs meilleurs éléments à l'USAP, en échange d'une aide logistique et humaine pour se développer. à la fin de leurs carrières, de nombreux ex-pros retournent renforcer les structures amateures de la région. Le rugby catalan est une pyramide dont l'Usap est le sommet. Pour ne pas empiéter sur le grandissant voisin montpelliérain, les dirigeants ont passé un accord tacite avec leurs homologues héraultais. Une sorte de « Yalta » régional qui assure à chacun un territoire bien défini. Grâce à cette organisation, doublée d'une politique audacieuse, l'équipe aux sept Boucliers de Brénus s'est bâti un centre de formation haut de gamme. Plusieurs « tauliers » du XV de France en sont issus, comme Nicolas Mas ou David Marty. La relève est aussi au rendez-vous avec Guilhem Guirado, 23 ans, ou Jérôme Porical, 24 ans. Malgré des moyens économiques limités, l'USAP, dixième budget du Top 14 (environ 12 millions d'euros), s'impose comme la meilleure équipe des deux dernières saisons. Utilisateur exclusif de son stade, le club des Pyrénées-Orientales s'appuie sur un public fidèle. Avec 10.000 abonnés et une présence systématique en déplacement, les fans catalans sont parmi les plus fervents. Samedi soir, dans un remake de la finale 2009 contre Clermont, ils seront présents par milliers au Stade de France pour faire résonner l'Estaca, l'hymne catalan de l'Usap. Fierté, humilité, travail, le triptyque du succès sang et or. n L'Usap a mis en place un système de partenariat avec les clubs locaux, qui lui envoient leurs meilleurs éléments.afpAvec 10.000 abonnés et une présence systématique en déplacement, les fans catalans sont parmi les plus fervents.
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