Les Français qui surfent le plus s'inquiètent le moins

Comment bâtir une relation de confiance sur le Web ? La question est posée aux grands acteurs de l'Internet, à commencer par Microsoft qui a choisi d'analyser les attentes et les comportements des Français sur cette question. 75 % des personnes interrogées par TNS-Sofres se disent inquiètes de l'utilisation qui peut être fait des informations qu'ils laissent sur le Web. C'est l'un des principaux enseignements d'un sondage réalisé par l'institut en avril auprès d'un échantillon de 1.200 personnes pour la filiale française du groupe informatique américain. Les Français n'ont cependant pas la même perception du risque selon leur âge (les plus jeunes sont très confiants) ou leur catégorie socio-professionnelle : les cadres et les professions intellectuelles sont les moins inquiets.Le défaut de maîtrise des informations que l'on publie sur Internet contribue fortement au sentiment d'inquiétude pour un Français sur deux. Ce sondage révèle aussi un paradoxe intéressant : la surveillance de son identité numérique est encore peu développée. Si 47 % des répondants ont déjà fait une recherche en tapant leur propre nom dans un moteur de recherche, seul 4 % d'entre eux répètent cette opération régulièrement.« paradoxe de la confiance » Plus l'internaute est familier du Web, moins il est méfiant et plus il livre facilement ses données personnelles à haute valeur commerciale. Ce que le sociologue Jean-Claude Kaufmann appelle « le paradoxe de la confiance ». « Alors qu'Internet est un monde étrange faisant plutôt peur pour qui n'y va guère, il devient au contraire très vite un univers familier pour qui y installe ses niches et ses cheminements. La confiance et la familiarité à distance effacent d'un coup les préventions et les inquiétudes. On livre même ce que l'on s'était juré de garder pour soi, notamment ses photos privées », explique le directeur de recherche au CNRS.Selon les auteurs de l'étude, les Français ne se donnent pas les moyens de contrôler ce qu'ils diffusent. Ils choisissent de limiter la diffusion d'informations personnelles très basiques comme le nom de famille, l'adresse ou le numéro de téléphone. « En revanche ils sont nettement moins réticents à publier des données personnelles qui peuvent être utilisées commercialement comme l'âge ou les goûts culturels », note Brice Teinturier, directeur général adjoint de TNS Sofres. Ce type de comportement s'observe chez les jeunes cadres très connectés. Globalement, les Français préfèrent une stratégie passive consistant en une rétention d'informations plutôt que de l'utilisation d'outils nouveaux de contrôle. C'est justement ce que propose Microsoft dans des produits comme son navigateur Internet Explorer, dont la dernière version intègre un mode « confidentialit頻 qui ne laisse aucune trace des sites visités sur son ordinateur. Interrogé sur ce type d'outils, 58 % des répondants les juge utiles, même si 31 % estime ne pas maîtriser ces fonctionnalités. « Nous pensons qu'il est possible de faire exister un modèle du Web à la fois viable économiquement et respectueux des valeurs de la société », note Marc Mossé, directeur des affaires publiques de Microsoft France.
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