jazz

Les vendanges tardives apportent de belles surprises. Dans le jazz aussi, il n'est pas nécessaire d'être un enfant prodige pour exister. Jacques Schwarz-Bart, dont Dreyfus édite le dernier album - « Rise Above » -, avait déjà 27 ans quand il a embouché son premier saxophone... et exercé deux métiers (plongeur sous-marin et haut fonctionnaire). « Je voulais faire quelque chose qui me rendrait heureux », confie aujourd'hui le saxophoniste ténor. L'apprentissage fut délicat ; des amis bien-pensants lui ayant même conseillé d'abandonner. « Je me suis entêté. Être artiste, c'est la capacité à traverser le désert avant d'atteindre les prairies grasses. »Surnommé « Brother Jacques » par ses confrères américains, le jeune guadeloupéen prend exemple sur son père, André, Prix Goncourt 1959, « tout dédié à son art et d'une intégrité à toute épreuve ». Arrivé à New York en 1997, il va découvrir une scène « brutale » où l'on ne fait pas de cadeau. « Chanceux », reconnaît-il, Jacques Schwarz-Bart va intégrer le groupe du trompettiste star Roy Hargrove, puis la formation du chanteur de R'n'B d'Angelo, auteur d'un énorme succès, « Voodoo ». Dès lors, sa voie est trouvée : il va marier jazz, gwoka guadeloupéen et soul. Doté d'une sonorité généreuse, le saxophoniste se diversifie aujourd'hui en chantant certaines parties, échangeant dans son troisième album avec sa compagne, la chanteuse soul Stephanie McKay. Ouvert à toutes les musiques, Jacques Schwarz-Bart revendique pleinement son identité de jazzman et refuse tout conformisme musical ambiant. Aussi, même s'il apprécie le « foisonnement » de la scène parisienne, il n'envisage pas de quitter New York, « espace de liberté, où le premier réflexe n'est pas de descendre une nouvelle forme musicale » ! Jean-Louis Lemarchand
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