Le trio Bergé-Niel-Pigasse aux portes du « Monde »

Trois hommes au profil fort différent vont devenir maîtres du « Monde ». Le riche homme d'affaires Pierre Bergé, le banquier d'affaires Matthieu Pigasse et le richissime fondateur et président de Free, Xavier Niel, devraient, sauf surprise de dernière minute, devenir les nouveaux propriétaires du « Monde ». Pour la Société des Rédacteurs du Monde comme pour celle de PVC (l'éditeur de « Télérama »), l'offre surnommée « BNP » est celle qui propose la plus grande garantie pour l'indépendance des journalistes. Le conseil de gérance de la SRM a d'ailleurs justifié son appel en faveur de l'offre « BNP » en expliquant qu'elle s'inscrit « clairement dans la perspective d'accorder aux actionnaires historiques des droits spécifiques sanctuarisés et une place reconnue dans la gouvernance future du groupe ».La volonté de Pierre Bergé de créer une fondation de soutien aux actionnaires de référence du « Monde », ce qui leur permettrait de conserver une minorité de blocage, a très largement joué en faveur de l'offre « BNP », explique un salarié. Enfin, les trois hommes promettent de mettre en place « des mécanismes permettant de disposer de droits de regard sur des changements capitalistiques futurs ou sur l'utilisation de ses marques ». Cerise sur le gâteau, le fameux droit de veto de la SRM sur la nomination du directeur du journal a été « maintenu dans toutes ses dispositions ».« Bergé, Pigasse mais surtout Niel ont été très bons, très professionnels et puis, il faut être honnête, ils nous ont dit ce qu'on avait envie d'entendre », commente un journaliste, qui ajoute que « l'arrogance du patron de Prisa a été mal vécue par les journalistes ».Financièrement, Bergé-Niel-Pigasse se sont déclarés très généreux. Ils vont mettre 110 millions d'euros sur la table, voire plus... « ?Le Monde? doit trouver très rapidement les moyens nécessaires à sa pérennité, aujourd'hui, nous nous engageons pour lui apporter le soutien dont il a besoin », ont-ils promis. Ils entendent « renforcer l'offre éditoriale » du quotidien et donner au groupe « les moyens d'une politique de développement numérique ambitieuse. »Il leur faudra trouver un terrain d'entente avec le groupe Lagardèrerave;re qui, selon un professionnel du secteur, pourrait bien leur mettre des bâtons dans les roues. Quid de l'accord selon lequel Prisa lui rachetait les 34 % du « Monde interactif »?? Reste à savoir si ces trois hommes au caractère bien trempé, habitués à diriger seuls et qui reconnaissent n'avoir « pas la même sensibilit頻, arriveront à cohabiter ensemble au sein du « Monde »... S. B.
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