Presse quotidienne en crise recherche investisseurs

Le quotidien du soir a besoin de 100 millions d'euros au moins pour éviter le dépôt de bilan, « Libération » cherche au minimum 5 millions d'euros pour se recapitaliser, le groupe Amaury est en quête de partenaires pour « adosser » « Le Parisien », « La Tribune » est cédée par son propriétaire Alain Weill, qui dit manquer de temps pour rechercher une dizaine de millions d'euros auprès de nouveaux actionnaires... Quant à « France-Soir », sauvé par un fils de milliardaire russe, malgré 50 millions d'euros mis sur la table au printemps, il ne parvient pas à redresser sa diffusion... Décidément, la presse quotidienne nationale semble frappée d'un mal endémique.Dix-huit mois après les états généraux de la presse lancés par l'Élysée, qui s'étaient conclus en janvier 2009 par une enveloppe de 600 millions d'euros sur trois ans d'aides directes et indirectes de l'État pour sauver les journaux en crise, les constats qui avaient conduit à les organiser restent d'actualité. Stagnation ou recul des ventes (? 4 % pour « Le Monde » en France en 2009, selon l'OJD) et de l'audience (avec 6,9 % de lecteurs en moins pour les quotidiens nationaux entre 2009 et 2008), fort recul des recettes publicitaires (jusqu'à 30 % de baisse pour certains titres), déterminantes pour leur équilibre économique...trouver d'autres revenusÀ la crise conjoncturelle de 2009 s'ajoutent des tendances de fond qui ébranlent les quotidiens dans d'autres pays, aux États-Unis notamment?: le succès des journaux gratuits, la concurrence d'Internet sur PC ou sur mobile comme source d'informations et le transfert de la publicité de l'imprimé vers le Web.Face à ces évolutions lourdes, la presse n'a adapté son modèle. Si l'arrivée de la tablette iPad d'Apple, qui permet le feuilletage numérique d'un journal suscite des espoirs, si « Le Monde » a proposé un abonnement couplant le papier et l'accès sur iPhone et iPad, ces modèles sont encore balbutiants. Dans le même temps, les vieilles structures craquent. Presstalis, les messageries qui distribuent les journaux en France, a frôlé il y a peu la cessation de paiements. Dans ce contexte, les éditeurs cherchent à reprendre la main sur la diffusion de leurs contenus sur Internet. Selon la lettre de CB News, les éditeurs de presse quotidienne et de newsmagazines discutent de la « création d'une structure ad hoc » pour parler d'une seule voix et négocier des tarifs globaux face à Google, Apple et autres agrégateurs reprenant des contenus publiés sur le Net.Isabelle Repito
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.