Entre rigueur et relance, le G20 en quête d'un fragile équilibre

Entre la quiétude des vallées du district de Muskoka (Ontario), où s'est tenu le sommet du G8 vendredi et samedi, et les manifestations violentes qui ont agité les rues de Toronto, où s'est réuni le sommet du G20 dimanche, les grands dirigeants politiques de la planète sont passés par tous les états ce week end. Parmi les sujets sensibles, la réduction des déficits budgétaires et leur compatibilité avec le soutien à la fragile reprise. Selon une version provisoire du communiqué final, le G20 devait conclure que « pour soutenir la reprise [les membres du G20 doivent] continuer à appliquer les plans de relance existants ». Mais le texte ajoute qu'« en même temps, les événements récents éclairent l'importance de finances publiques soutenables ». Au risque d'obscurcir un peu plus le message, le projet de communiqué prend acte du fait que « les économies avancées ont engagé des plans budgétaires qui réduiront les déficits au moins de moitié d'ici à 2013 ». Quant aux « économies émergentes en surplus budgétaires, elles devront entreprendre des réformes adaptées à leur situation pour renforcer leurs filets de sécurité sociale, accroître les dépenses d'infrastructure et renforcer la flexibilité de leur taux de change », avis à la Chine et à sa monnaie, le yuan.Un débat ancienEn réalité le débat est ancien. Ces dernières semaines, les Etats-Unis n'ont cessé d'exhorter l'Europe à soutenir sa croissance. Mais en guise de réponse, l'Allemagne, la Grande Bretagne et la France se sont successivement engagés dans des plans d'austérité sous la pression des marchés. Samedi, Nicolas Sarkozy a enfoncé le clou : « Au sommet du G20 de Washington, le thème des discussions ne portait que sur la relance. A celui de Londres on a décidé de poursuivre les plans de relance de façon très modérée car la croissance n'était pas encore revenue. Aujourd'hui à Toronto, la discussion porte plus sur la réduction des déficits et de l'endettement que personne ne conteste. » Pour les exégètes présents au sommet, le débat du G20 est « artificiel ». Il ne fait en réalité que refléter les écarts de croissance entre les différentes parties du monde, des écarts qui rendent nécessaires que soient mises en oeuvres des stratégies économiques « différenciées et adaptées aux circonstances nationales ».
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