Le Comité de Bâle assouplit sa position et soulage les banques

Les banques françaises sont aux anges. Elles ont non seulement passé les tests de résistance bancaires haut la main, mais surtout, elles viennent de récolter le fruit d'un semestre d'intense lobbying. Lundi soir, le comité de Bâle a annoncé sa décision d'assouplir ses exigences en matière de fonds propres et de liquidité. Un véritable soulagement pour l'ensemble du secteur. L'indice Dow Jones des valeurs bancaires européennes s'est envolé de 4,70 % ce mardi. Les établissements hexagonaux étaient tout particulièrement à la fête. BNP Paribas, s'est adjugé 5,49%, Société Généralecute; Générale 10,59 %, le Crédit Agricolegricole 10,14 % et Natixis 3,82 %. « Les grands gagnants de ces révisions sont les banques françaises - BNP Paribas et dans une moindre mesure Société Généralecute; Générale -, Lloyds, UBS et Unicredit, ainsi que les banques scandinaves », indiquent les analystes de Credit Suisse dans une note. Depuis le début de l'année, les banques françaises sous-performent leurs concurrentes européennes en Bourse. En effet, appliquées telles quelles, les propositions dites de « Bâle 3 » leur étaient très défavorables. Inquiétudes moindresUne partie de ces inquiétudes se sont dissipées lundi soir. Le ratio de liquidité à un an (Net Stable Funding Ratio), qui effrayait beaucoup les banques - d'après certaines estimations, il manquait 240 milliards d'euros à BNP Paribas pour s'y conformer - sera recalibré afin notamment de prendre en compte le caractère plus stable des activités de banque de détail par rapport aux activités de marché. De plus son application est reportée à 2018. « Dès lors, le secteur dans son ensemble, n'aura aucune difficulté à s'adapter à la proposition », estiment les analystes de Crédit Suisse. Les banques ont en outre obtenu gain de cause sur le traitement des intérêts minoritaires. Le Comité de Bâle envisage toujours de déduire les intérêts minoritaires du calcul des fonds propres durs pour les filiales non-bancaires. En revanche, pour les filiales bancaires, elles pourront prendre en compte la partie du capital jugée nécessaire pour supporter les risques liés à ces filiales. Cette adaptation des règles de Bâle 3 est très favorable aux banques mutualistes (Crédit Agricolegricole, BPCE), dont le modèle repose sur des participations croisées entre maison mère et caisses régionales.Nombreuses interrogationsAutre concession, au modèle de bancassurance français cette fois : les groupes bancaires pourront finalement inclure dans certaines limites leurs participations supérieures à 10 % dans des sociétés financières. La Fédération Bancaire Française ne baisse pas la garde pour autant. « A priori la position du Comité de Bâle évolue plutôt dans le bon sens mais de nombreuses interrogations subsisteront tant que nous n'aurons pas le calibrage. Nous avons aussi des insatisfactions: en ce qui concerne l'assurance, par exemple, le comité de Bâle n'a pas du tout l'approche que nous aurions souhaité », commente la directrice générale de la Fédération bancaire française, Ariane Obolensky.
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