L'État polonais veut reprendre le contrôle de la banque Zachodni

La Pologne veut reprendre la main sur son secteur bancaire. Alors que l'irlandaise Allied Irish Bank vend sa participation de 70 % dans la quatrième banque du pays Zachodni, quatre banques ont été retenues : l'espagnole Santander, la française BNP Paribas, l'italienne IntesaSanpaolo et la polonaise PKO. Fin juin, leurs offres initiales avaient été inférieures au cours actuel qui valorise Zachodni à 14 milliards de zlotys (3,5 milliards d'euros). Les offres fermes doivent être remises mi-août.Beaucoup de lobbyingSelon plusieurs sources proches, la banque polonaise PKO, détenue à 40 % par l'État, fait figure de grande favorite. Le gouvernement polonais souhaite reprendre le contrôle d'un secteur qui avait été privatisé tambour battant il y a dix ans, au bénéfice des banques étrangères. « Elles ont le sentiment que la décision sera autant politique que financière », explique une source proche, « il y a beaucoup de lobbying de la part du gouvernement ». Preuve de son avantage, elle aurait déjà remis une offre quasi-ferme la semaine passée, selon une source proche. Les banques européennes auraient reçu du Trésor polonais des messages clairs qu'elles n'avaient pas toutes leurs chances. Sauf à ce qu'en face, BNP Paribas, décrite comme la plus crédible en raison des synergies potentielles, soit capable de payer cher. Mais la banque française n'est pas habituée à sur-payer ses acquisitions, surtout lorsqu'elles disposent de beaucoup de survaleurs comme Zachodni (60 % de la valorisation). BNP Paribas n'a pas non plus pour règle de défier les autorités publiques. Si elle est riche, Santander est surtout concentrée sur son expansion britannique. De son côté, IntesaSanpaolo reste une des rares banques européennes à ne pas avoir augmenté son capital : et dispose ainsi d'une marge de manoeuvre sur les marchés pour financer une acquisition en Pologne, où son concurrent italien UniCredit est déjà fortement implanté. Quoi qu'il en soit, PKO doit trouver 10 milliards de zlotys (2,5 milliards d'euros) pour 70 % de Zachodni. PKO envisage de ne pas verser de dividende et économiserait ainsi 2,4 milliards de zlotys. Elle prévoit aussi de lever 5 milliards de zlotys d'obligations et d'utiliser les 3 milliards de zlotys de bénéfices prévus en 2010, soit en tout un peu plus des 10 milliards de zlotys nécessaires. Malgré tout, le dossier s'avère politiquement compliqué. Si le gouvernement pousse pour la solution PKO, plusieurs dirigeants de la banque publique ne seraient pas de cet avis. Pour preuve, le directeur général délégué Mariusz Zarzycki a démissionné la semaine dernière. Matthieu Pechberty
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