On ne sait pas encore vraiment à quoi il ressemblera, quel sera son avenir, mais un nouveau BP est bien en gestation. Trois mois après l'explosion de la plate-forme « Deepwater Horizon » dans le golfe du Mexique, BP s'est résolu à sacrifier son directeur général, Tony Hayward, usé par ses gaffes à répétition et persona non grata aux États-Unis. Il sera remplacé, à compter du 1er octobre, par l'Américain Bob Dudley, qui gère aujourd'hui les suites de la marée noire. Ce vétéran du pétrole, dirigeant d'Amoco lors de son rachat en 1998 par BP, sera le premier non-Britannique de l'histoire de l'entreprise à accéder aux plus hautes fonctions. Bob Dudley n'a pas caché que BP « devra changer de culture », sans détailler plus avant.Sa première priorité sera de restaurer l'image de BP aux États-Unis, sa deuxième zone de production de pétrole après la Russie. Tony Hayward, qui deviendra administrateur de la coentreprise russe TNK-BP, a reconnu lui-même que l'importance de la région ne permettait pas qu'il reste en poste. « Je pense qu'il n'est pas possible pour BP d'aller de l'avant aux États-Unis si je reste le visage du groupe. »Le nouveau BP parlera avec un accent américain, mais sera aussi plus resserré. Bob Dudley n'a pas le choix. Le groupe a chiffré à plus de 32 milliards de dollars le coût pour lui de cette gigantesque marée noire. Pour sécuriser ses finances et éviter de voir sa dette s'envoler avec cette facture, dans le contexte d'inquiétude autour du groupe, BP a dévoilé son intention de céder pas moins de 30 milliards de dollars d'actifs.Bien sûr, BP continuera longtemps à subir les conséquences de la marée noire. Mais le puits accidenté de Macondo ne fuit plus et il devrait être bientôt définitivement refermé. Le groupe peut donc désormais essayer à nouveau de se projeter vers l'avenir. Et réfléchir à sa nouvelle identité. Au-delà du désastre humain, écologique et financier, un nouveau BP... « beyond pollution ».

latribune.fr

27 Juill 2010, 21:22

Partager :