Les coûts de la marée noire chiffrés à 32 milliards de dollars

Les résultats financiers du deuxième trimestre de BP sont assez ambivalents. D'un côté, en excluant l'impact de la marée noire, la performance solide d'une major profitant d'un prix du pétrole élevé, avec un bénéfice de 5 milliards de dollars (+ 77 % sur un an) et 8,9 milliards de dollars de cash-flow (+ 31 %). Mais l'image devient tout autre dès qu'on intègre les conséquences de la catastrophe.Car BP a passé au deuxième trimestre une provision de 32,2 milliards de dollars pour couvrir les coûts aujourd'hui quantifiables du désastre. Ce montant inclut les dépenses de nettoyage, les 20 milliards placés dans le fonds de compensation américain, l'estimation des amendes liées à la loi américaine Clean Water Act et les coûts légaux.L'ampleur de cette charge, qui devrait éviter au groupe de voir la suite de son exercice pollué par la marée noire, a amené BP à publier une perte nette de 17,1 milliards de dollars. La catastrophe aura au moins eu un effet positif : une importante partie de ces coûts étant déductible des revenus, BP bénéficie ce trimestre d'un crédit d'impôt de 10 milliards de dollars (provenant pour l'essentiel des États-Unis), qui limite d'autant sa perte. Même s'il n'a pas lésiné sur sa provision, le groupe n'a pas manqué de souligner l'incertitude persistant sur les conséquences financières de l'accident. Mais il a rappelé qu'il les avait jusqu'à présent endossées en totalité. Aucun de ses sous-traitants - le propriétaire de la plate-forme Transocean, le responsable de la cimentation du puits Halliburton ou le fabricant du bloc obturateur Cameron - ou de ses partenaires sur le puits - l'américain Anadarko et le japonais Mitsui en détiennent respectivement 25 % et 10 % - n'a encore été mis à contribution. Or BP a répété que « ses partenaires et autres parties responsables » devraient supporter leur part du fardeau.Une autre incertitude provient du résultat des enquêtes en cours aux États-Unis. Dans le cadre du Clean Water Act, les amendes s'élèvent jusqu'à 1.100 dollars par baril échappé en mer. Mais elles peuvent atteindre 4.300 dollars en cas de grave négligence. L'estimation du nombre de barils échappés du puits reste aussi très approximative, avec des volumes compris entre 3,1 et 5,4 millions de barils. O. H.
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