Les rumeurs de ces derniers jours, citant un possible retrait de BP de son joint-venture en Russie TNK-BP, étaient clairement fausses. Tout en quittant la direction de BP, Tony Hayward va prendre un rôle de directeur non exécutif au conseil d'administration de cette coentreprise.Dans un curieux jeu de chaises musicales, ce sera à lui, qui vient d'échouer aux États-Unis, d'améliorer le dialogue avec les Russes. Inversement, c'est Bob Dudley, son successeur chargé de réparer les relations avec les Américains, qui s'était fâché avec Vladimir Poutine en 2008. L'homme s'était plaint du « harcèlement continu » dont il avait été victime. Le FSB, successeur du KGB, avait opéré deux descentes dans ses locaux. Bob Dudley avait même été obligé de quitter précipitamment la Russie pendant l'été 2008, son visa n'ayant pas été renouvelé.Malgré ces déboires, BP continue de considérer la Russie comme figurant au coeur de sa stratégie. Il faut dire que TNK-BP, détenu à 50 % par la compagnie britannique et à 50 % par AAR, un groupe de milliardaires russes, représente le quart de la production d'hydrocarbures du groupe britannique, à quasi-égalité avec les États-Unis. Le joint-venture a réalisé un bénéfice net d'un milliard de dollars au premier semestre. « Alors que l'avenir de BP aux États-Unis est incertain, se retirer de Russie reviendrait à faire revenir la compagnie pétrolière britannique à son niveau des années 1990, quand c'était une entreprise essentiellement anglo-perse », note une analyste.Pragmatiques, les milliardaires russes ont envoyé leurs félicitations à Bob Dudley. German Khan, l'un d'entre eux, affirme que les « frictions » du passé n'étaient pas de « nature personnelle ». Bob Dudley répond de son côté que sa relation avec les investisseurs de TNK-BP demeure « très professionnelle ».É. A., à Londres

latribune.fr

27 Juill 2010, 21:22

Partager :