Pour financer les dommages, BP se résigne à réduire sa production

À la recherche de cash pour financer les coûts de la marée noire, BP a décidé un vaste programme de cession d'actifs. Il a annoncé son intention de vendre pour 30 milliards de dollars d'actifs sur les dix-huit prochains mois, surtout dans l'exploration-production, un plan très supérieur donc aux 10 milliards de cessions évoqués jusqu'ici. Une fois ces ventes réalisées, « les opérations d'exploration-production seront plus petites mais de meilleure qualit頻, a estimé le futur directeur général de BP, Bob Dudley. Ces actifs, qui représentent selon Standard & Poor's environ 8 % de son portefeuille global, seront sélectionnés « parce qu'ils valent plus pour d'autres compagnies que pour BP ». BP signifie ainsi qu'il privilégiera des cessions d'actifs matures, c'est-à-dire de champs en fin de vie. Beaucoup de sociétés pétrolières petites ou moyennes se sont fait une spécialité de les rentabiliser, grâce à une structure de coûts beaucoup plus légère que celle des majors.aucun mal à vendreMais l'annonce de BP devrait aussi entraîner toutes sortes de sollicitations. Les pétroliers aux poches pleines souhaitant accroître leurs réserves ne manquent pas. « S'ils mettent (des actifs) en vente, bien sûr que nous regarderons », avait déclaré au début du mois le PDG de Total, Christophe de Margerie. Le patron de Gazprom a, lui, ouvertement fait part de son intérêt pour un champ gazier en Azerbaïdjan. « Je pense que BP n'aura aucun mal à vendre les actifs qu'il sélectionnera, et aucun mal à les vendre à un prix intéressant. La première transaction conclue avec l'américain Apache la semaine dernière nous conforte dans notre opinion », estime Bertrand Hodée, analyste chez Kepler.De fait, la qualité de l'opération annoncée la semaine dernière par BP a impressionné. Sa situation aurait pu le conduire à vendre dans de mauvaises conditions. Pourtant, le groupe a cédé divers actifs en Amérique du Nord et en Égypte à l'américain Apache pour 7 milliards de dollars. Soit 19 dollars par baril de réserve, alors que la capitalisation de BP situait le baril à un prix deux fois moindre. Barclays note qu'un baril de réserve de 19 dollars valoriserait l'action BP à 940 pence, contre 415 aujourd'hui, soulignant « la valeur intrinsèque » de la major.BP a d'ores et déjà mis en vente des actifs relativement mineurs au Pakistan, au Vietnam et en Colombie. Selon des informations de presse, il a aussi mené des discussions, infructueuses avec Apache pour céder ses parts dans le champ géant de Prudhoe Bay, en Alaska. Il aurait enfin négocié avec le chinois CNOOC la vente de ses 60 % dans Pan American Energy, surtout présent en Argentine. O. H.
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