Verdir l'économie, oui, mais sans argent

Les objectifs sont nobles et le consensus complet. Mais la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie nationale pour le développement durable pour 2010-2013 risque d'être difficile puisque aucun financement n'est prévu. Une dizaine de ministres et secrétaires d'État s'étaient rendus au ministère de l'Écologie, de l'Énergie et du Développement durable mardi pour signer le document de 40 pages intitulé « Vers une économie verte et durable ». Le plan rentre dans le cadre de l'Agenda 21 du Sommet de Rio en 1992, au sortir duquel les États signataires s'étaient engagés à développer chacun une stratégie nationale pour le développement durable (106 pays l'avait fait en 2009). Une première stratégie avait été adoptée en France en 2003. Michèle Pappalardo, déléguée interministérielle au développement durable chargée de l'application du document, rappelle que « 87% des objectifs de la précédente stratégie avait été atteints ».La stratégie adoptée pour 2010-2013 se veut plus ambitieuse que la précédente. Président du comité interministériel, Jean-Louis Borloo résume le plan en quelques mots : « Tout le Grenelle de l'environnement, et un peu plus... ». En plus d'objectifs déjà édictés dans le Grenelle, comme la réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, la stratégie s'attaque aussi à l'éco-social : atteindre 6 % de travailleurs handicapés dans les entreprises de plus de 20 personnes ou faire descendre le taux de décrochage scolaire en dessous de 10 %. Un plan fourre-tout aux objectifs honorables mais sans enveloppe budgétaire prévue pour les remplir. « Cette stratégie n'a pas vocation à être financée, justifie Michèle Pappalardo. Tous les budgets ministériels seront orientés par la stratégie : l'argent qui existe déjà devra être mieux utilis頻.donner une directionPour la déléguée interministérielle, le but de la stratégie est avant tout de formuler « une vision commune » de l'État, pour donner une direction aux ministères et à tous les acteurs de la vie publique (localement, le plan est appliqué par l'intermédiaire des préfets). Une vision louable qui, avec les efforts du Grenelle, permet malgré tout à la France de se hisser au 7e rang mondial en termes de « performance environnementale », selon un classement publié par les universités de Yale et Columbia en mai 2010.
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