Les doutes de l'Islande sur l'Europe

Après la Norvège en 1972 puis 1994, l'Islande va-t-elle infliger un non à l'offre d'adhésion à l'Union européenne ? Mardi, une cérémonie a marqué le démarrage des négociations d'adhésion à l'UE de cette île volcanique de 307.000 habitants, dont le processus pourrait aboutir en 2012 ou 2013. Mais celui-ci risque pourtant de ne pas être un long fleuve tranquille. Outre les dossiers sensibles à négocier (pêche, passif des banques...), Bruxelles tente de mobiliser Reykjavik contre l'hostilité croissante de la population islandaise. « Je suis préoccupé par le manque de soutien public à l'heure actuelle en Islande pour l'appartenance à l'UE », a ainsi déclaré à la presse le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle. « Cela montre qu'il est nécessaire d'avoir une information plus objective sur l'Union européenne ». Forte oppositionL'ouverture des négociations intervient un an après le dépôt par l'Islande de sa candidature le 16  juillet 2009, en pleine crise financière laquelle a durement frappé ses banques et poussé son opinion à souhaiter bénéficier du parapluie de l'euro. Sur le papier, l'île est très avancée car elle respecte déjà les trois quarts de la législation européenne. Mais au cours des derniers mois, l'enthousiasme de la population est nettement retombé, au point que les derniers sondages donnent une majorité contre l'adhésion. Or, au bout du processus, c'est bien elle qui devra décider par référendum.A la suite de la faillite de la banque islandaise Icesave, qui a entraîné la ruine de nombreux clients britanniques et néerlandais, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas ont réclamé à Reykjavik le remboursement de l'indemnisation de leurs citoyens, que ces deux pays ont dû avancer. La question pourrait bien gripper les négociations. L'Islande tient aussi à protéger ses zones de pêche à la morue, qu'elle ne veut pas partager tout en souhaitant continuer la pêche à la baleine, pourtant interdite par l'UE. Sur le premier point, le ministre islandais a fait valoir que « l'économie islandaise dépend pour une large part de la pêche ». Selon lui, les zones de pêche islandaises ne sont pas en contact avec celles de l'UE et l'Europe ferait mieux de prendre exemple sur le système de quotas islandais, individualisés et fonctionnant selon les règles de l'offre et de la demande. L. C., avec agence
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