Roquette prépare des ingrédients alimentaires à base de microalgues pour 2014

Fin juin 2013, Roquette et la start-up américaine Solazyme annonçaient la dissolution de leur joint venture dédiée aux microalgues. En cause, un désaccord dans la stratégie commerciale et le calendrier de mise en fabrication des produits. Le groupe familial français (CA : 3,1 milliards d'euros en 2012 avec + de 7 800 collaborateurs dans le monde), qui fête cette année ses 80 ans, ne stoppe pas pour autant ses projets de développement dans les microalgues. Au contraire, il ne veut plus attendre.« Nous lancerons courant 2014 la commercialisation d'ingrédients alimentaires à base de microalgues fabriquées sur notre site historique de Lestrem (Pas-de-Calais). L'usine sera opérationnelle d'ici fin 2013. Elle aura une capacité annuelle de 5 000 tonnes et un rendement au mètre carré bien supérieur à celui de notre usine de Klötze, en Allemagne, car nous utiliserons des espèces hétérotrophes qui n'ont pas besoin de lumière pour se multiplier », indique Thierry Marcel, directeur R&D et vice-président du groupe Roquette. La construction de cette usine a coûté plusieurs dizaines de millions d'euros. Innovation de rupture Spécialisé dans la production d'amidon et de fécule par raffinage de maïs, de blé, de pomme de terre et de pois protéagineux, l'industriel a un gros challenge à relever. Tourné vers l'industrie alimentaire, le secteur de la chimie et la pharmacie, il veut devenir leader mondial dans la fabrication et la commercialisation d'ingrédients alimentaires à base de microalgues. C'est pour lui une innovation de rupture née d'un travail de recherche collaboratif dans le cadre du projet européen Algohub lancé en 2008. Totalisant 10 millions d'euros, ce projet prend fin. Il réunissait 14 partenaires industriels et chercheurs, avec Roquette comme chef de file. « Algohub nous a servi de rampe de lancement », résume Thierry Marcel.Les microalgues sont sources de protéines, de fibres et de lipides. Leur profil lipidique ressemble à celui de l'huile d'olive. La farine de microalgue peut remplacer les œufs et les matières grasses habituelles dans la fabrication de brioches ou de mayonnaises. « On réduit alors de 67 % la teneur en gras du produit fini », souligne Thierry Marcel. Mais qu'en dira le consommateur ?
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