Des valorisations boursières bien plus raisonnables

60 millions d'euros. C'est le montant que le site participatif CommentCaMarche est prêt à débourser pour racheter l'éditeur de copains d'Avant. Après la cession de leboncoin.fr pour 18 fois son Excédent Brut d'Exploitation (Ebitda) et la bataille pour la reprise de Seloger.com, qui pourrait valoir 15 fois son Ebitda, le fantôme de la bulle Internet ressurgit. Pourtant, la configuration actuelle n'est plus la même. Les valorisations reposent sur des bases beaucoup plus plus saines que par le passé.« Nous ne pouvons pas comparer les valorisations actuelles avec celles des années 2000, indique Pierre Nebout, Directeur adjoint, co-responsable de la gestion Actions européennes chez Edmond de Rothschild AM. A l'époque, il n'y avait peu ou pas d'EBE, de cash. Actuellement, les valorisations se font à partir de chiffres d'affaires, de rélles transactions... »En 10 ans, les modèles économiques des différentes sociétés portant le sceau « .com » ont en effet été éprouvés et les professionnels disposent d'assez de profondeur chronologique pour projeter dans le futur une séquence passée de résultats et de structure financière. Pour autant, la valorisation s'effectue de différentes manières que le site soit marchand ou non. Celle de la première catégorie (Ebizcuss.com, Rueducommerce, LDLC.com, ...) s'effectue plus classiquement, sur la base peu ou prou de celle des distributeurs physiques (rentabilité, positionnement, cash...). Et si LDLC est valorisé 7 fois son Ebitda, alors que Seloger.com l'est à 14 fois, la problématique des stocks en est la principale raison. La valorisation des sites non marchands (Meetic, Aufeminin.com, Leguide.com ...) est, quant à elle, plus délicate. Meetic, le premier site européen dédié aux rencontres en ligne, dont le modèle économique repose sur un système d'abonnements, n'est valorisé que 10 fois son Ebitda. Autre facteur influent : chaque activité est phagocytée par un leader (Seloger, Rueducommerce) ne laissant que des miettes aux autres (Acheter-Louer, Entreparticuliers, LDLC). A part de rares exceptions, le destin de ces sociétés, petites ou grandes, est donc de se faire croquer, afin d'assurer leurs développements. La concentration et par ricochet la revalorisation du secteur ne fait donc que commencer. Et si des valorisations en hausse sont tout à fait envisageables, le risque de voir le marché reproduire ses excès du passé ne semble pas d'actualité. Et ce, même si Meetic a grimpé de 12 % le jour où Marc Simoncini a annoncé avoir mandaté une banque d'affaires, laissant supposer sa volonté de vendre sa participation. Une hausse bien sporadique puisque la société ne s'apprécie « que » de 22 % depuis le début de l'année.Jacques Nédellec
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