« Nous risquons de construire 60.000 logements de moins sur trois ans »

Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat (USH)président de l'Union sociale pour l'habitatPourquoi avoir intitulé votre congrès « une place pour tous dans la cité » ?Ce titre reflète l'inadaptation des réponses apportées aux besoins des quartiers d'habitat social. Au premier semestre, les impayés de loyers de plus de trois mois en HLM ont bondi de 30 % et nos locataires se paupérisent. Or nous sommes pris entre un ministre du Logement, Benoist Apparu, qui nous demande d'appliquer strictement le droit au logement opposable, et une ministre de la Ville, Fadela Amara, qui souhaite rééquilibrer la population des grands ensembles. Pourquoi contestez-vous la ponction de 340 millions d'euros sur les aides à la pierre ?La réduction du déficit budgétaire passe aussi par la recherche de recettes nouvelles. Or, investir dans l'économie du bâtiment génère des recettes de TVA. La construction d'un logement induit, en outre, 1,5 emploi à l'année. Au-delà, il manque 900.000 logements dans notre pays, et 650.000 ménages sont sur les listes d'attente pour intégrer le parc HLM. Or les subventions de l'Etat aux HLM sont passées de 785 millions d'euros en 2008 à 630 en 2010 et vont revenir à 500 millions en 2011. A cela va s'ajouter une ponction de 340 millions d'euros qui va les ramener de facto à 160 millions en 2011. Aussi, sur les trois ans à venir, les HLM risquent de construire 60.000 logements de moins. Les HLM construisent-ils plus dans les « zones tendues », comme le requiert l'Etat ?Nos premiers partenaires ne sont pas l'Etat, mais les collectivités territoriales. Pour autant, celles-ci nous demandent aussi de construire plus dans les « zones tendues ». Mais le manque de disponibilités foncières dans ces « zones » ou l'égoïsme de certains élus compliquent notre mission. Les HLM se sont engagés à mettre en vente 40.000 logements. Où en êtes-vous ?Nous allons vers la mise en vente de 40.000 logements chaque année, mais nous n'en vendons qu'entre 4.000 et 5.000. Cette piste n'est pas à la hauteur des besoins. Propos recueillis par Sophie Sanchez
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