« Il faut de la transparence sur le cumul des fonctions d'Henri Proglio »

La commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale a auditionné hier soir le futur président d'EDF, Henri Proglio. Quelles questions lui avez-vous posées ?Cette audition pose plusieurs problèmes. D'abord, nous ne comprenons pas pourquoi l'État, actionnaire d'EDF, ne vient pas devant les députés pour expliquer sur quel mandat et autour de quel projet la nomination d'Henri Proglio a été décidée. On met la charrue avant les b?ufs. Les enjeux autour d'EDF et de la filière nucléaire sont trop importants pour laisser un homme, aussi compétent soit-il, décider seul des liens entre les différents acteurs.Êtes-vous favorable au maintien d'Henri Proglio à la tête à la fois d'EDF et de Veolia Environnement ?Nous demandons toute la transparence autour du cumul des fonctions envisagé qui ressemble à un mélange des genres. Il faut savoir si ces deux fonctions sont compatibles, ce dont je doute a priori.Que pensez-vous des liens entre EDF et Veolia qu'Henri Proglio est supposé incarner ?Nous ne savons rien de ces projets. Mais nous avons tous en tête le « syndrome GDF Suez » : lors de cette « fusion », le groupe privé Suez a absorbé Gaz de France. C'est, encore une fois, au gouvernement de venir présenter au Parlement sa stratégie en matière d'énergie en France. Les liens sur lesquels nous nous interrogeons sont surtout ceux entre EDF et Areva. Nous avons de sérieuses interrogations sur la cohérence de l'État actionnaire dans la filière nucléaire.Quels autres aspects voulez-vous voir aborder ?Nous voulons des réponses sur le climat social chez EDF, qui semble détérioré, ainsi que sur les tarifs d'électricité et la régulation qui vont être modifiés par la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité) en cours de rédaction.Que pensez-vous d'Henri Proglio en tant qu'homme ?Ce n'est pas la question ! Il est reconnu comme un industriel compétent mais est-ce que cela suffit ? Quelles sont les garanties apportées par l'État actionnaire ? Nous sommes en outre choqués par la méthode utilisée par le gouvernement pour cette nomination. Nous avons demandé que la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale soit saisie pour avis, conformément à l'article 13 de la Constitution. Patrick Ollier, son président, nous a répondu par courrier le 20 octobre, que c'était impossible car la loi organique n'était pas promulguée ! Et, encore plus absurde, que le Séant s'y opposait car les deux commissions économiques, dans les deux Chambres, n'ont pas le même périmètre?
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