Free peut gagner gros avec la 4e licence mobile

Un seul dossier de candidature à la 4e licence de téléphonie mobile trônera demain matin sur le bureau du président de l'Autorité des télécoms (Arcep)?: celui de Free. Tour à tour, tous les groupes susceptibles de concourir ont jeté l'éponge, invoquant pour la plupart des conditions juridiques et économiques trop incertaines pour se lancer dans un projet de plus de 1 milliard d'euros, qui plus est sur un marché qui commence à saturer.Comment expliquer alors que les dirigeants de Free, qui ne se considèrent pas eux-mêmes comme des « masochistes financiers », soient aussi motivés?? Le plan est risqué, le groupe s'attend d'ailleurs à des « tonnes de complications » pour le mettre en ?uvre. Mais s'il fonctionne, il pourrait se révéler extrêmement profitable pour l'opérateur. Selon les analystes de la Société Généralecute; Générale, qui avancent pourtant des « estimations prudentes », la création de valeur pourrait atteindre 1,8 milliard d'euros à l'horizon 2016. Soit autant que les capitaux que le groupe va devoir investir, y compris les pertes d'exploitation à supporter le temps du démarrage du réseau. Aujourd'hui, Iliad, la maison mère de Free, vaut 4 milliards d'euros à la Bourse de Paris.dès 5 % de parts de marché En dehors de la construction du réseau, l'une des clés de la réussite réside dans la capacité de Free à gagner un nombre suffisant de clients pour rentabiliser ses investissements. Iliad n'a jamais indiqué où se situait véritablement son point mort, mais a assuré que celui-ci était « très en dessous de 10 % » de parts de marché. Soit bien en deçà de la position du plus petit des trois opérateurs actuels, Bouygues Telecom (21,2 %). Selon les analystes d'Exane BNP Paris, le projet de Free dans le mobile serait équilibré dès 5 % de parts de marché, soit 2 millions de clients au forfait, la moitié du nombre d'abonnés actuels au service ADSL (Internet, téléphone, TV) de l'opérateur.De même, s'il promet de réduire la facture téléphonique des Français, Iliad n'a jamais dévoilé l'offre commerciale qu'il proposera. Les hypothèses d'Exane BNP Paribas reposent sur un forfait mensuel de 29,99 euros, avec 5 heures de communications vers les mobiles, et des appels illimités vers les téléphones fixes nationaux et internationaux ainsi que vers les autres clients mobiles de Free. Objectif de l'opérateur?: conquérir des clients par le coût du forfait et non par le prix du téléphone mobile, Iliad n'ayant pas les moyens, comme les autres opérateurs en place, de subventionner autant les téléphones mobiles lors de la souscription. Pour légitimer cette stratégie, le groupe indique avoir constaté une forte progression de son nombre d'abonnés dans le fixe à chaque fois qu'il a attaqué les prix, par exemple en rendant les appels illimités en France puis vers l'étranger. Le mobile serait donc le relais idéal pour compenser le ralentissement du marché de l'ADSL.RipostesEn face, les trois opérateurs en place ne resteront pas les bras croisés. Bouygues Telecom, le plus menacé par l'éventuelle arrivée de Free dans le mobile (voir graphique), a déjà riposté avec Ideo, une offre mêlant accès Internet fixe et abonnement à la téléphonie mobile. SFR réfléchit également à lancer ce type de formule pour retenir des clients tentés de partir chez un concurrent, mais aussi pour s'en servir comme une arme de conquête commerciale. Contraint aujourd'hui vis-à-vis des autorités de régulation en raison de ses parts de marché plus importantes, France Télécome;lécom pourrait demander lui aussi à avoir le droit de lancer ces offres couplées dans les prochains mois. nSelon des analystes « prudents », la création de valeur pourrait atteindre 1,8 milliard d'euros à l'horizon 2016.
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