Mornes perspectives pour le salaire des cadres

Plus de la moitié des cadres envisagent de demander une augmentation en 2009. Une large majorité d'entre eux risque d'être déçue tant la crise pèse sur les rémunérations. Selon l'enquête réalisée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) à partir des offres d'emplois publiées entre janvier et août 2009 et dévoilée aujourd'hui, les rémunérations marquent le pas cette année.Pour les cadres confirmés, le salaire moyen annuel brut s'établit à 41.500 euros, contre 41.300 euros en 2008. La progression est à peine supérieure pour les jeunes diplômés, avec un salaire moyen de 34.800 euros contre 34.000 l'année dernière. La conjoncture est particulièrement difficile pour les métiers « marketing et commercial », avec une rémunération en baisse en 2009 par rapport à 2008 (37.500 euros pour le salaire médian). Autres victimes de la crise, les activités tertiaires et tout particulièrement les fonctions dans la banque, l'assurance et l'immobilier. Avec des enveloppes globales en baisse, les employeurs concentrent leurs efforts sur les profils qui restent difficiles à trouver. Informaticiens, cadres en recherche et développement ou en production se voient, par exemple, proposer des salaires médians supérieurs à 40.000 euros annuels.Mais en moyenne, la situation est nettement plus morose qu'en 2008. L'année dernière, 51 % des cadres restés dans la même entreprise avaient été augmentés, selon une autre enquête de l'Apec réalisée cette fois auprès de plus de 12.000 salariés. Et 80 % d'entre eux avaient bénéficié d'une revalorisation individuelle, oscillant entre 2 % et 10 % de la rémunération. Le gain de pouvoir d'achat avait été encore plus marqué pour les cadres ayant changé d'employeur en cours d'année dès lors qu'ils ne sont pas passés par une phase de chômage.risques de conflitsAprès le coup d'arrêt de 2009, les cadres ne croient guère à une reprise des augmentations à court terme. Seuls 32 % d'entre eux estiment avoir des perspectives intéressantes en ce domaine à un horizon de trois à cinq ans quand 56 % les jugent « peu » ou « pas du tout » intéressantes. Dans ce contexte, nombreux pourraient être les cadres à rejoindre les autres catégories de salariés pour alimenter les revendications salariales en fin d'année. Dans sa dernière note de conjoncture sociale publiée en septembre, Entreprise & Personnel mettait en garde les DRH sur les risques de conflit autour des rémunérations : « La question des rémunérations est plus que jamais sensible et les négociations salariales 2010 s'annoncent particulièrement compliquées », avertissait l'association spécialisée dans les ressources humaines. Gel des salaires, diminution des sommes consacrées à l'intéressement et la participation, revenu réduit pour cause de chômage partiel, le cocktail s'annonce, en effet, explosif? n
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