L'horlogerie de luxe se lance sur Internet

Bell & Ross ouvre la boite de Pandore en lançant la première e-boutique de sa collection complète de haute horlogerie. À partir du 1er décembre, les passionnés d'une vingtaine de pays d'Europe pourront s'offrir des montres de 1.000 à 150.000 euros en quelques clics.Depuis plusieurs années, tous les grands noms du secteur, de Breitling, à Tag Heuer, en passant par Dior, Mont-Blanc ou Van Cleef sont sur les starting-block. Mais personne n'osait jusqu'ici faire le premier pas. « C'est un achat impliquant, il faut pouvoir toucher, être conseillé et vivre une expérience d'achat », criaient en c?ur les commerciaux des stands du salon Belles Montres, qui a ouvert ses portes jeudi au Louvre. Surtout, chacun a peur de se mettr-e à dos son réseau de distributeurs agréés. « Internet touche tout le monde alors que j'ai promis l'exclusivité à mes détaillants de Bordeaux, Copenhague ou d'ailleurs », s'anime Jean-Claude Biver, le patron des montres Hublot (LVMH). Certains se sont certes risqués, mais leurs tentatives restent limitées. réseau de 350 détaillantsBoucheron (PPR) a ouvert un site dès 2007 mais n'y vend que quelques montres souvent en exclusivité pour Internet. Cartier (Richemont) a ouvert au Japon et réfléchit à se lancer en France. « Mais pas dans l'année qui vient », assure sa porte-parole. Hermès a fait un essai avant de revenir en arrière. Bell & Ross, elle, a trouvé la parade en associant le réseau de ses 350 détaillants à son aventure sur la Toile. « Je leur ai notamment fait considérer l'offre bien plus complète sur Internet et le trafic, donc les ventes additionnelles, que cela pourrait générer pour eux », déclare le pdg de cette jeune marque, Carlos Rosillo. Concrètement, les ventes se feront, soit via les sites e-commerce existants des détaillants. 10 % des siens en sont équipés. Soit directement sur le site de Bell & Ross, que les consommateurs auront rejoint via les sites traditionnels des détaillants (60 % en sont équipés) ou directement. Les distributeurs toucheront ainsi 100 %, 50 % ou 0 % de leur marge habituelle (qui représente en moyenne 40 % du prix d'une montre) selon le cas de figure. « Je pense faire 5 % de ventes supplémentaires, même si ce canal servira sans doute plus à préparer des transactions qu'à les faire réellement », rassure Carlos Rosillo. Pour les spécialistes du secteur, il s'agit au contraire d'un premier pas vers plus de ventes directes de la marque et l'arrivée de cette pionnière devrait en entraîner une dizaine d'autres en 2010. n
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