Le boum des logiciels d'infrastructure échappe aux éditeurs français

INFORMATIQUEL'édition française de logiciel peine à exister dans le monde en rapide évolution des infrastructures informatiques. La suprématie américaine est particulièrement frappante dans ce marché porté par l'augmentation constante des flux de données et les rationalisations des systèmes d'information des entreprises souhaitant recueillir les économies promises par les technologies de virtualisation. Ces outils optimisent l'utilisation des serveurs en leur permettant de faire tourner plusieurs applications dessus. L'essor de « l'informatique dans les nuages » (« cloud computing »), cette informatique en réseau reposant sur de gigantesques usines informatiques (les data centers) qui nécessitent des pilotages toujours plus précis, participe également à la vitalité du marché.Mais les grands groupes américains, au premier rang desquels IBM, HP, BMC et Computer Associates, y règnent presque sans partage. D'autres géants l'investissent également, parmi lesquels Cisco, ou encore Oracle, via le projet de rachat du fabricant de serveurs Sun en attente de feu vert de Bruxelles. « Contrairement au monde applicatif, pour lequel la prise en compte des spécificités locales et des besoins métiers est essentielle, le segment des logiciels d'infrastructure est un marché de solutions horizontales qui dépassent le cadre national », analyse Karim Bahloul, directeur du conseil chez IDC France. « De ce fait, les éditeurs sont essentiellement des structures d'envergure mondiale qui ciblent l'ensemble des marchés. »normalisationConséquence, la France est aujourd'hui peu présente dans ce marché, qui pèse près d'une vingtaine de milliards de dollars, selon le cabinet Forrester. Le numéro deux français du logiciel, Axway, filiale de la SSII Sopra, est un spécialiste du domaine de l'intégration d'applications qui a réalisé 171 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008. Mais il faut ensuite aller au-delà de la trentième place du classement des éditeurs français pour retrouver un spécialiste de l'infrastructure, Orsyp, qui conçoit des outils de planification des opérations et revendique 40 millions de chiffre d'affaires en 2008. Cette faiblesse n'est pas une exception française, l'Europe n'étant pas non plus un acteur de poids de l'infrastructure. Le plus grand spécialiste européen du domaine, l'allemand Software AG, a enregistré l'an dernier un chiffre d'affaires de 720 millions d'euros, mais ses licences logicielles n'ont représenté qu'un gros tiers de ses ventes. Dans ce domaine, les acteurs de taille plus modeste vont avoir à jouer une partie complexe pour parvenir à poursuivre leur parcours de façon indépendante au milieu des grands groupes. En effet, « on constate aujourd'hui une volonté de normalisation des processus dans le monde de la production pour aller vers plus de standardisation », observe François-Xavier Floren, PDG d'Orsyp. « La tendance à la rationalisation du nombre de fournisseurs de logiciels par les entreprises favorise également les éditeurs généralistes. » nLes grands groupes américains règnent sans partage sur ce secteur.
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