Avec le retour de l'aversion au risque, on aurait été tenté de prévoir un net rebond du dollar. D'autant qu'il entretenait une très étroite corrélation inverse avec les indices boursiers. Or l'étalon monétaire mondial s'est contenté d'interrompre sa dérive face à l'euro, remontant lentement la pente. D'un point bas de quinze mois touché jeudi à 1,5140, il est remonté jusqu'à 1,4830, avant de refranchir le seuil de 1,49, les grandes places mondiales repassant dans le vert. L'indice pondéré du dollar face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, lui aussi tombé à son plus bas niveau depuis août 2008, a bien rebondi de 1 %, mais le billet vert a continué de s'affaisser face au yen. C'est la monnaie japonaise qui a joué à plein le rôle de valeur refuge sur le marché des changes, repoussant même momentanément le billet vert en dessous de 85, un plancher de quatorze ans.En revanche, l'or a fait une brutale marche arrière, essuyant son plus fort recul en séance depuis janvier. L'once de métal jaune est tombée jusqu'à 1.133 sur le Comex, alors qu'elle frôlait la barre des 1.200 jeudi, avant de remonter vers le haut de cette fourchette, mais après avoir entraîné la plupart des métaux industriels dans sa baisse. Ces mouvements violents ont été favorisés par l'étroitesse des marchés, qui tournaient au ralenti vendredi, au lendemain de Thanksgiving. Néanmoins, cette nouvelle donne devrait se prolonger le temps que soient levées les hypothèques qui pèsent sur l'avenir de Dubaï, donnant un sursis au dollar. Au-delà, son évolution sera conditionnée par les politiques de sorties de crise des banques centrales. I. C.

latribune.fr

28 Nov 2009, 1:42

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