L'État injecte 25,5 milliards dans RBS

queRoyal Bank of Scotland fait un pas de plus vers la quasi complète nationalisation. La banque a signé officiellement hier son plan de recapitalisation par l'État, qui va lui injecter 25,5 milliards de livres (28 milliards d'euros) supplémentaires. La somme gigantesque, qui avait été annoncée au début du mois, doit maintenant être approuvée lors d'une assemblée générale exceptionnelle qui se déroulera le 15 décembre. Le vote sera nécessairement positif ? l'État, qui possède 70 %, le soutient ? mais la colère des actionnaires devrait s'y faire entendre.Après l'exécution de ce plan, la participation de l'État passera à 84 %. Contrairement à Lloyds Banking Group, qui a réussi à éviter que l'État n'augmente son emprise ? tout de même de 43 % ? grâce à une augmentation de capital sur les marchés, RBS se retrouve sous complète perfusion publique.Lourde sanctionAvec l'augmentation de capital, RBS signe une garantie des actifs toxiques. La banque met sous protection 282 milliards de livres de ces actifs (310 milliards d'euros), l'équivalent du PIB de la Belgique? Sur ces actifs, elle prendra à sa charge la perte initiale de 60 milliards de livres?; au-delà, l'État essuiera 90 % des pertes. En échange, RBS va payer d'importants frais à l'État?: 700 millions de livres par an, puis une somme forfaitaire de 2,5 milliards le jour où elle cessera de bénéficier de la garantie.Pourtant, même ce plan de garantie gigantesque pourrait ne pas être suffisant. En cas de dérapage, l'État a déjà accepté de mettre la main à la poche?: il injectera 8 milliards de livres (8,8 milliards d'euros) supplémentaires si le ratio de fonds propres « core Tier 1 » passe sous les 5 %. En d'autres termes, un nouveau dérapage, bien qu'improbable, n'est pas exclu.À cela s'ajoute une sanction très lourde de Bruxelles (qui n'a cependant pas encore été approuvée formellement par le collège des commissaires européens). RBS est forcée de céder l'équivalent de 25 % de ses actifs. Elle devra vendre plus de 300 agences bancaires, ses activités d'assurance (Direct Line, Churchill?), son système de paiement par cartes bancaires, son activité de courtage de matières premières (RBS Sempra Commodities), et limiter son activité de banque de financement. Le tout devra être effectif fin 2013 au plus tard.Éric Albert, à Londres
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