« Nous attendons une aggravation de la situation »

Guy Renault, secrétaire général de la figec (*)Vos adhérents, des sociétés de recouvrement de créances, constatent-elles un accroissement de leur activité ?« Pour l'instant, ils ont enregistré une augmentation de leur activité mais n'ont pas noté une explosion. Beaucoup de banques ont pris des dispositions en interne pour s'organiser. Ensuite parce que ceux-ci préfèrent souvent, compte tenu du caractère sensible de chaque cas particulier, être en relation directe avec le débiteur. En revanche, nous attendons une aggravation de la situation, et notamment du surendettement en 2010. Les difficultés des entreprises entraînent un accroissement du chômage dont le plein effet sur le budget des ménages se fera sentir l'an prochain. »Quelles formes de surendettement constatez-vous ?« Les statistiques de la Banque de France sont très claires : depuis 2001, le surendettement dit actif, c'est-à-dire lié à un excès de crédit, est en diminution constante (19,4 % en 2001 à 13,7 % en 2007), tandis que le surendettement passif (lié au chômage, à un divorce, une maladie, etc.) est en hausse constante. Nous sommes face à un paradoxe : on observe une nette baisse de la distribution du crédit renouvelable et parallèlement à une hausse du surendettement. »Comment l'expliquez-vous ?« La plupart des établissements bancaires ont le sens des responsabilités et la loi sur le surendettement fonctionne bien. Mais avec le retournement de la conjoncture, l'effet est lié aux revenus. De plus en plus de dossiers de surendettement ne comportent aucune créance bancaire, mais uniquement des dépenses de la vie courante (téléphone, énergie, loyer, etc.). Il y a dix ans, cela était totalement exceptionnel. On estime aujourd'hui que 15 % des dossiers sont de nature sociale. »Y a-t-il d'autres signes inquiétants ?« Oui, c'est la forte hausse des dossiers de ?re-dépôts? : il s'agit de personnes qui se trouvent, souvent pour des raisons de vie personnelle, dans l'incapacité de faire face à un premier plan de renégociation de leur endettement. Ce chiffre est en constante augmentation et atteint aujourd'hui plus de 30 % des dépôts de dossier de surendettement. »Propos recueillis par Guénaëlle Le Solleu(*) Fédération nationale de l'information d'entreprise et de la gestion de créances.
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