La Bourse n'est toujours pas vaccinée contre la peur

Les marchés actions se sont fait très peur cette semaine. L'annonce des graves difficultés financières de l'émirat de Dubaï a provoqué un plongeon de 3 % des places boursières européennes jeudi, leur plus forte dégringolade depuis sept mois. À tel point que le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, est repassé sous la barre des 3.700 points avant-hier, non loin de son niveau du 7 septembre (3.650 points). Vendredi, les marchés asiatiques ont chuté dans les mêmes proportions, et Wall Street, fermée jeudi pour Thanksgiving, s'est réveillée hier sur une chute de 1,3?% à la mi-séance. Une preuve supplémentaire de la grande nervosité des investisseurs.Car, en réalité, « les problèmes de Dubaï sont très spécifiques, et peuvent difficilement être extrapolés à d'autres marchés », relativisait hier Heino Ruland, stratégiste chez Ruland Research. « Dubaï est un cas particulier, qui ne porte pas le germe d'un risque systémique », renchérissait Eric Turjeman, directeur de la gestion actions chez Société Généralecute; Générale Asset Management. Andrew Garthwaite, stratégiste chez Credit Suisse, n'imagine pas non plus que « les problèmes de Dubaï s'étendent », et recommande donc chaudement aux gérants de faire la part belle aux actions, dans leurs portefeuilles, convaincu que la reprise de l'économie mondiale et les résultats des entreprises s'avéreront meilleurs que prévu au cours des prochains mois.Des paroles qui ont eu l'effet d'un baume sur le marché?: après avoir débuté la séance sur une baisse de 1 %, le CAC 40 a clôturé hier sur un bond de 1,15?%, à 3.721,45 points. D'autant plus que les banques, particulièrement malmenées la veille, se sont ingéniées à assurer les investisseurs de leur faible exposition à la dette de Dubaï. Résultat, Crédit Agricolegricole a rebondi de 1,74?%, BNP Paribas de 2,40 %, et la Société Généralecute; Générale a regagné 1,93?%. Le CAC 40 a néanmoins terminé la semaine sur un repli de 0,21 %, lui qui avait perdu 2,01 % la semaine précédente. Les autres grandes places européennes ont emboîté le pas à Paris, hier, Londres grimpant de 0,99 %, et Francfort s'adjugeant 1,27 %.Mais il ne faut pas crier victoire. Cette semaine a montré à quel point la confiance des investisseurs demeurait fragile, malgré le rebond de 54?% du Dow Jones Stoxx 600, l'indice des principales capitalisations européennes, depuis le 9 mars dernier. « Il est vrai que, du point de vue des investisseurs, les difficultés de Dubaï peuvent raviver la crainte de la faillite de certains États », reconnaît Eric Turjeman. C'est dire si les marchés actions risquent d'être particulièrement volatils au cours des prochaines semaines. Surtout que les volumes d'échanges vont encore s'amenuiser à l'approche des fêtes de fin d'année. « D'un point de vue technique, les signaux s'accumulent en faveur d'une poursuite de la consolidation », écrit la société de gestion EFG Asset Management. Pour mémoire, les marchés actions ne progressent plus depuis la mi-octobre, alternant semaines de hausse et semaines de baisse, de peur d'être allés trop haut trop vite au cours des huit derniers mois. n
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