Comment PurePeople cartonne à contre-courant de la pub en ligne

PurePeople, PureMedias, mais aussi PureShopping ou PureTrend... Ces sites centrés sur le divertissement en tout genre font partie de la même galaxie créée par Webedia depuis cinq ans. Alors que la publicité en ligne fait grise mine, la société, qui emploie 130 personnes, va réaliser un chiffre d\'affaires de 19 millions d\'euros, en hausse de 80% sur un an, pour un bénéfice d\'exploitation de 7 millions d\'euros, contre 1 million en 2011. Un exploit à l\'heure où aucun média ne réussit à vivre de la publicité en ligne, même si la croissance s\'explique aussi par toute une série d\'acquistions (Ozap, CanalBlog, Shopoon...). Sur Internet, Webedia cible une clientèle féminine et familiale, très prisée des publicitaires, déclinant ses marques sur l\'ensemble de ces centres d\'intérêts. PureMedias traite de l\'actu télé, PurePeople des stars, PureTrend de la mode, PureShopping se positionne comme un guide d\'achat, tandis que PureFamille, PureSaveurs et PureSweetHome, conçus à partir de blogs de Canalblog, évoque la famille, la cuisine et la maison. Une stratégie qui n\'est pas sans évoquer la presse féminine (Lagardère publie Elle, Elle A Table, Elle Décoration), qui fait fondre les frontières entre information et communication.Sortie prochaine des fonds d\'investissementDéjà, Webedia, qui a levé en 5 ans 10 millions d\'euros auprès de Ventech, Xange et Idinvest, est à la croisée des chemins. Certains des fonds arrivent à échéance et ont demandé à sortir. Il y a un mois et demi, les deux fondateurs, Cédric Siré et Guillaume Multrier (ex Aegis), qui conservent 25% du capital, ont mandaté la banque Rothschild. Les fondateurs veulent profiter de cette fenêtre, soit pour lever de l\'argent auprès d\'investisseurs internationaux, soit pour trouver un partenaire industriel de grande envergure. Le processus est à peine entamé, et les fondateurs n\'attendent pas d\'issue avant mars prochain.Une croissance de 50% prévue en 2013En attendant, Webedia, qui avait racheté la plateforme CanalBlog début 2012, espère réaliser 50% de croissance en 2013. Comment ? Pour conquérir les annonceurs, la start-up n\'a pas hésité à sortir des sentiers battus de la presse traditionnelle, quitte à défriser le métier de journaliste. Tout d\'abord, à contre courant des sites de médias, le groupe ne mise pas sur la vente en volume de bannières publicitaires classiques, dont les revenus sont strictement corrélés à l\'audience mais sur les « opérations spéciales », ces offres d\'habillage conçues sur-mesure pour les marques. Avantage : Webedia peut fixer ses propres tarifs, et se détacher des grilles de la publicité en ligne classique, très basses. « Faire de l\'information d\'un côté, et vendre des carrés de publicité de l\'autre, cela ne marche pas », tranche Cédric Siré, président fondateur de Webedia.Problème spécifique des « opérations spéciales » : elles coûtent cher, dans la mesure où elles requièrent des développements spécifiques. Webedia a donc développé sa propre technologie qui lui permet de concevoir pour les marques des habillages à la volée. En outre, les équipes techniques, commerciales et la rédaction travaillent ensemble. Car, outre l\'habillage, Webedia propose aussi des publicités rédactionnelles identifiées comme telles, mais rédigées par les rédacteurs. Ainsi, une rédactrice beauté, en plus d\'articles classiques, sera amenée à faire des fiches sur des produits L\'Oréal, un travail qui incombe normalement à une agence de communication. Evidemment, on ne peut pas dire que Webedia respecte tous les codes déontologiques de la presse traditionnelle, mais Cédric Siré affirme que c\'est la condition sine qua non pour réussir. « Cela fait partie du travail de la rédaction, même s\'il est minoritaire, sinon nous ne pourrions pas assumer ce coût », précise Cédric Siré, qui minimise en rappelant que les sites de Webedia ne traitent que de l\'information légère (glamour, divertissement, loisirs, famille, cuisine).Des prestations qui vont de 30.000 à 200.000 eurosRésultat : les prestations sont facturées entre 30.000 et 200.000 euros. La start-up propose également ses compétences en marque blanche. « Nous concevons les sites, élaborons les contenus, grâce à un rédacteur dédié et nous occupons de la médiatisation et de son référencement », précise Cédric Siré. Des entreprises comme L\'Oréal ou L\'Occitane ont déjà signé pour ce type de prestation. Quand ils sont déclinés à l\'international, ces contrats valent plusieurs centaines de milliers d\'euros. 
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