Un petit Suisse pour aller vite

Si Didier Cuche a des cuisses de gorille et un palmarès de titan en descente et en Super-G, avec notamment un titre mondial, c'est en partie grâce à un homme, Patrice Morisod, entraîneur au talent immense. Ce Suisse au regard bleu acier qui cultive sa barbe de trois jours a quitté la Confédération helvétique au printemps pour passer de l'autre côté des Alpes, à l'ennemi français. La Fédération française de ski l'a embauché pour être le rédempteur des descendeurs et géantistes de l'Hexagone qui squattent, depuis 2007 et la retraite d'Antoine Dénériaz, le ventre mou des classements de Coupe du monde. À des années-lumière des Autrichiens, des Canadiens et? des Suisses.« Je ne serais pas parti de Suisse si les Français ne pouvaient pas faire de résultats, explique Morisod. On s'est donné deux ans pour revenir sur le devant de la scène. J'espère que ça arrivera plus vite. » C'est vrai, qu'avec la 18e place finale d'Adrien Théaux lors de la Coupe du monde de descente, il y a du travail. Morisod est un dingue de préparation physique. Cet été et cet automne, avant de travailler la technique, il s'est attaché à doter les descendeurs français et les autres d'un corps en béton armé pour encaisser encore mieux les secousses d'une descente. Une discipline qui ne s'offre pas en un clin d'?il selon Jean-Luc Crétier, champion olympique de la discipline en 1998 : « On a des jeunes qui pointent le bout de leur nez, mais la descente, c'est un savoir-faire qui s'acquiert au fil des années, ça demande beaucoup d'expérience. »challenge de tailleOriginaire du Valais, Morisod tente de gonfler les esprits après avoir remodelé les corps : « J'ai amené mes idées. J'ai pu vraiment travailler de la façon dont je voulais. La confiance c'est le plus important », avance Morisod. Passer de la dream team suisse à la presque anonyme équipe française est un challenge de taille pour Morisod, francophone de 41 ans, qui a gagné un peu de tranquillité avec ce transfert. En février, il sera jugé lors des Jeux olympiques de Vancouver. Les Jeux, un événement qui transcende les Bleus avec deux médailles d'or en descente lors des trois dernières éditions pour Crétier et Dénériaz. Vancouver est encore loin même si le Canada est déjà là avec la première descente de l'année à Lake Louise aujourd'hui. Elle donnera peut-être le ton d'une saison placée sous le signe de la renaissance pour les Français.M. M. avec Caroline Baue
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