Obstinément, Toyota mise sur la technologie hybride, dont il fut le pionnier avec son compatriote Honda voilà quinze ans. Après avoir lancé sa petite Yaris essence-électrique \"made in France\" en début d\'année, le constructeur nippon remettra ça début janvier, avec le lancement d\'une berline compacte cette fois produite en Grande-Bretagne. L\'Auris hybride s\'attaque aux ténors européens Volkswagen Golf, Ford Focus, mais aussi Peugeot 308, Renault Mégane, Citroën C4... Avec sa double motorisation, la Toyota veut rivaliser avec les diesels concurrents en termes de consommations et donc de rejets de C02, qui leur sont corrélés!15% du marchéLe segment des \"compactes\" (hors dérivés monospaces) pèse au total plus de 2,2 millions de véhicules par an en Europe, selon Toyota, soit 15% du marché. L\'Auris II est un modèle-clé pour Toyota. Dérivée de la Corolla nippone et fabriquée dans l\'usine de Burnaston qui a commencé ses fabrications il y a exactement vingt ans, l\'Auris II offre un vaste choix de motorisations, dont la révolutionnaire version hybride de 136 chevaux, qui reprend intégralement la technologie de la célèbre Prius. Ce sera la seule hybride dans ce créneau en Europe, en attendant une prochaine Volkswagen Golf. Les émissions de CO2 de l\'Auris II \"Full Hybrid\" seront très basses, soit 87 grammes seulement au kilomètre (sur le modèle premier prix avec des petites jantes), contre 112 pour la version diesel de puissance comparable proposée par ailleurs. Rappelons toutefois que les calculs d\'homologation en France favorisent fortement les hybrides, mais que l\'on ne retrouve généralement pas dans la vie quotidienne les gains en consommation (et donc en C02) affichés officiellement. Super bonus aux frais du contribuableCette version thermique-électrique doit représenter un tiers des ventes en Europe, soit plus de 30.000 exemplaires prévus en 2013, et même 70% en France (6.300 escomptés), d\'après les anticipations du constructeur. Il est vrai que l\'hybride bénéficiera dans l\'Hexagone du nouveau super bonus \"écologique\" d\'un montant de 10% du tarif, options incluses. Aux frais du... contribuable. Paradoxe de cette politique, elle favorise un véhicule fabriqué certes dans l\'Union européenne, mais avec des composants \"high tech\" importés du Japon, et qui va concurrencer avec des subventions d\'Etat les Peugeot ou Citroën diesel fabriquées, elles, en France! Le modèle de base du constructeur japonais sera ainsi offert à 21.870 euros, super bonus déduit, soit 2.000 de moins que l\'Auris diesel équivalente... et 2.500 de moins qu\'une Peugeot 308 diesel comparable. Grâce au super bonus, l\'Auris II hybride bénéficiera donc d\'un prix d\'attaque très inférieur à celui d\'une voiture à gazole \"made in France\". Dommage... mais Toyota aurait tort de ne pas en profiter.Retour aux profitsLa Yaris III et l\'Auris II devraient aider Toyota à repasser la barre du million de ventes annuelles en Europe. La firme nippone a écoulé 808.000 véhicules au total sur le Vieux continent en 2010, 822.300 en 2011 et table sur 835.000 en 2012, contre 1,26 million en 2007! L\'Auris II devrait également contribuer largement au retour à la profitabilité. Didier Leroy, PDG de Toyota Motor Europe, compte parvenir sur le Vieux continent à l\'équlibre financier (hors activités de financement) dès l\'actuel exercice fiscal (1er avril 2012-31 mars 2013), malgré la crise.
La prochaine Toyota moins chère qu'une voiture "made in France"... grâce à nos impôts
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