Les banques canadiennes multiplient les acquisitions aux États-Unis et en Asie

Le profit cumulé des cinq premières banques canadiennes atteint presque 15 milliards d'euros sur l'année. Le mouvement était attendu mais tardait à s'enclencher. Après plusieurs mois d'observation, les banques canadiennes sont enfin passées à l'offensive, déployant les liquidités importantes accumulées pendant la crise financière. En l'espace de quelques mois, plusieurs acquisitions de taille ont été réalisées. La semaine dernière, le deuxième acteur du pays, la Toronto-Dominion Bank (TD Bank), a signé le rachat de Chrysler Financial, l'ancienne filiale de financement du constructeur automobile, pour 6,3 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros). Quelques jours plus tôt, Bank of Montreal avait annoncé l'acquisition de Marshall & Ilsley (M&I) pour 4,1 milliards de dollars, tandis Bank of Nova Scotia, numéro trois du secteur bancaire, se développait à grande vitesse en gestion privée, avec les rachats de DundeeWealth (2,3 milliards de dollars canadiens, 1,73 milliard d'euros) et de Nuevo Banco Comercial en Uruguay. Nouvelle dimension« À de rares exceptions près, toutes les opérations réalisées par les banques canadiennes leur ont permis d'étendre leur zone d'influence à l'étranger. Le Canada étant un marché mâture, l'international est un relais de croissance important pour elles », explique un analyste. Avec leurs récentes emplettes, Bank of Montreal et TD Bank ont ainsi pris une nouvelle dimension aux États-Unis. La première y a doublé sa présence tandis que la seconde y compte désormais plus d'un millier d'agences. Outre Chrysler Financial, la Toronto-Dominion avait repris au printemps dernier le groupe financier South Financial et des actifs de banques floridiennes à la casse. Pour sa part, Bank of Nova Scotia a poursuivi son développement dans les pays émergents. Déjà très présent en Amérique du Sud, l'établissement est passé à la vitesse supérieure en Asie du Sud-Est, en rachetant la moitié du capital de la banque thaïlandaise Siam City pour près d'un milliard d'euros. Finalement, seule la première banque du pays, Royal Bank of Canada, s'est tenue à l'écart de cette frénésie d'acquisitions, se contentant de racheter le hedge fund londonien BlueBay en octobre. Plusieurs éléments permettent d'expliquer la force de frappe dont disposent les groupes canadiens. D'abord, tous ont continué à dégager des bénéfices substantiels en 2009. Leur bonne santé s'est confirmée en 2010. Au cours de cet exercice (clos le 31 octobre), les cinq grandes banques du pays, qui représentent à elles seules 85 % du marché national, ont toutes enregistré un bond de leur résultat net. Leur profit cumulé atteint presque 20 milliards de dollars canadiens (15 milliards d'euros) sur l'année, en hausse d'environ 40 % par rapport à 2009. Depuis l'éclatement de la crise financière, les Canadiennes ont également été montrées en exemple pour la solidité de leurs réserves de capitaux propres. Leurs ratios de fonds propres Tier 1 s'est en effet maintenu au-dessus de 10 %. Bank of Montreal, le bon élève de la classe en matière de solvabilité, affichait ainsi un ratio de 13,45 % le 31 octobre dernier.
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