Coup de froid entre Air France et ADP après le chaos à Roissy

Les chutes de neige de la semaine dernière et la pagaille qui s'en est suivie à l'aéroport de Roissy ont fait voler en éclat l'entente cordiale qui prévalait depuis plus de trois ans entre Air France et Aéroports de Parise Paris (ADP). Même le chaos similaire en janvier 2009, où des milliers de passagers avaient été également bloqués, n'avait pas suscité une telle tension. En déplorant le 24 décembre qu'il « est surprenant et peu admissible qu'un aéroport tel que Roissy Charles de Gaulle ait ce problème d'approvisionnement [du glycol, le liquide nécessaire au dégivrage des avions, Ndlr] » et que c'était « un cas isolé en Europe », Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général d'Air France a déterré la hache de guerre, qu'il n'aurait d'ailleurs pas enfouie en avril 2007 s'il avait été aux commandes.À l'époque, en avril, après des années d'attaques contre le montant des redevances aéroportuaires d'ADP, Jean-Cyril Spinetta, le PDG du groupe aérien, aujourd'hui président du conseil d'administration, faisait volte-face. Air France ne s'associait plus à la plainte contre le contrat de régulation économique signé entre l'État et ADP, le texte qui fixait les hausses tarifaires. Un mois plus tard, mi-mai, Air France et ADP signait un accord de « coopération renforcée », dans lequel ils s'engageaient ensemble à améliorer la qualité. Depuis, les dirigeants ne manquaient jamais une occasion de rappeler leurs bonnes relations. Jusqu'au grand bazar de la semaine dernière. « Le discours tout va bien Madame la Marquise d'ADP nous était insupportable, explique une source interne à la compagnie aérienne. Sans même parler de la gabegie du stock de glycol, nous n'avons même pas été informés du mouvement social qui touchait les dégivreuses ». Chez ADP qui récuse ces accusations, certains estiment plutôt que les déclarations de Pierre-Henri Gourgeon visaient à faire diversion, alors que la ministre de l'écologie Nathalie Kosciuko-Morizet s'inquiétait, notamment, du manque d'informations données aux passagers. Réduction des vols de 50 %Une chose est sûre, la direction de l'aviation civile (DGAC) a été prévenue jeudi 23 décembre à 22 heures d'un problème d'approvisionnement de glycol qui l'a conduit à imposer une réduction des vols de 50 %. L'enquête demandée par le Gouvernement tranchera. Nathalie Kosciuko-Morizet veut savoir « si nous avons été en situation de risque de pénurie ou si nous avons été réellement en situation de pénurie ». Alors que les premiers résultats sont attendus le 10 janvier, Air France et ADP se déclarent tous deux sereins. Fabrice Gliszczynsk
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