Ralentissement sur le marché de la BD

La bande dessinée est, depuis des années, la locomotive de l'édition française, avec le livre pour la jeunesse. Mais ses ventes ont subi une certaine stagnation en 2010, selon le rapport de l'Association des critiques et des journalistes de bande dessinée (ACBD) dressé à partir des déclarations des éditeurs. Après quatorze années de croissance ininterrompue - d'un petit 1% en 2009 mais de 10 % en 2008 -, la BD pourrait même finir l'année 2010 en baisse de 1 %. Toutefois les chiffres définitifs, ceux des sorties de caisse, ne seront connus que dans un ou deux mois. Or Noël, période clé, pourrait inverser la tendance : les éditeurs réalisent quasiment la moitié de leur chiffre d'affaires entre octobre et fin décembre. Même si 2010 ne restera pas dans les annales, il n'y a rien d'alarmant car le secteur de la BD reste « très combatif », souligne Gilles Ratier, secrétaire général de l'Association des Critiques et des Journalistes de Bande Dessinée (ACBD) et auteur du rapport 2010 sur la santé du secteur. Avec 5.165 nouveautés, la production des albums francophones de bande dessinée a encore progressé en 2010, de 5,5 %, soit davantage qu'en 2009, où la progression était de 2,4 %. Par ailleurs, poursuit Gilles Ratier, 2010 a été une année sans les « best sellers » que sont « Astérix » ou « Titeuf » dont les derniers opus se sont vendus respectivement à 3 millions et 1,8 million d'exemplaires ! En 2010, l'album le plus vendu « Joe Bar Team » de Pat Perna et Jenfaivre affiche donc des scores plus modestes avec des ventes qui devraient dépasser les 500.000 exemplaires. Il est suivi de du dernier album de Largo Winch et de celui de Lucky Luke qui se sont tous deux écoulés à ce jour à 470.000 exemplaires. Viennent ensuite juste derrière, Blake et Mortimer (450.000), puis Le Chat (300.000) et Le petit Spirou (290.000). Virage numériqueDu côté des éditeurs, selon le rapport Ratier, le groupe Média Participations reste, et de loin, l'acteur, le plus important du secteur avec une part de marché estimé à 30,9 % (contre 34,6 % en 2007). Le groupe, propriétaire de Dargaud, Dupuis, Kama ou encore Le Lombard laisse loin derrière lui Glénat (14,9 % de part de marché), Delcourt (9,9 %), Flammarion (8,2 %) ou encore Hachette (8,2 %). Neuf gros éditeurs qui assurent 60 % de la production, continuent à dominer le marché français. Le rapport souligne que les éditeurs préparent tous le virage de la bande dessinée numérique et les gros ont même déjà créé leur propre structure de numérisation des BD papier. Mais le problème du piratage est une menace. Autre point noir, aucun accord n'a été trouvé avec les auteurs concernant la cession de leurs droits numériques...
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