La botte secrète d'Axa Corporate Solutions pour distancer ses concurrents en assurance des grands risques s'appelle « rapidit頻. La compagnie s'engage à envoyer la police d'assurance dommages au courtier de l'entreprise quinze jours avant sa date d'effet (J-15), alors qu'un délai de quatre-vingt-dix jours après la date d'effet est monnaie courante.Pour 2010, l'assureur prend de nouveaux engagements comme organiser des visites de risques trente jours au maximum après l'entrée en vigueur du contrat. Le groupe a d'ailleurs renforcé son pôle de conseil et d'ingénierie des risques autour de sa filiale baptisée Matrix. Axa mise en effet sur les services pour se distinguer des concurrents et convaincre ses clients d'accepter des tarifs stables, voire en hausse. Une gageure sur le marché français des grands risques, où l'offre d'assurance reste excédentaire du fait notamment de l'arrivée de nouveaux acteurs, comme le japonais Mitsui Sumitomo Insurance, l'allemand HDI-Gerling ou l'espagnol Mapfre, ce qui tire les prix vers le bas depuis cinq ans. « Les clients ne sont pas seulement attachés au prix de la couverture, mais aussi au service apporté, qui reste très discriminant sur ce march頻, affirme Patrick de La Morinerie, directeur général adjoint d'Axa Corporate Solutions. Il en veut pour preuve la fidélisation de 95 % des clients de la compagnie en 2009 (par rapport à 2008) et la croissance de 2 % du chiffre d'affaires, soit 1,9 milliard d'euros en 2009, malgré une contraction de la matière assurable du fait des réductions d'activité des entreprises et du report de certains projets. Axa explique ce léger surcroît de cotisations par la conquête de nouveaux clients et par la majoration tarifaire de 3 % en moyenne sur le portefeuille IARD (dommages aux biens et responsabilité civile).contexte actuel« Les clients acceptent de consacrer un budget plus important pour se protéger dans le contexte actuel », estime Philippe Jouvelot, directeur Iard. Les risk ranagers membres de l'Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise) actuellement en congrès à Deauville reconnaissent qu'avec la crise leur sensibilité aux prix s'est atténuée : ils privilégient les assureurs les plus solides financièrement. « Nous mesurons la solvabilité des assureurs », précisait mercredi Anne-Marie Fournier, vice-présidente de l'Amrae et risk manager du groupe PPR.De ce point de vue, Axa fait figure de bon élève avec un résultat net « supérieur en 2009 à celui de 2008 », selon Patrick de La Morinerie, et un ratio combiné [les sinistres et les charges rapportés aux primes encaissées] qui « repasse sous la barre des 100 % » grâce à une sinistralité clémente en 2009. n

latribune.fr

28 Jan 2010, 23:53

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