Carlyle vient de lancer l'offensive de la dernière chance pour sauver sa part au capital de Stahl. Selon nos informations, le géant américain du LBO a soumis la semaine dernière une offre aux créanciers du fabricant néerlandais de revêtements en cuir, qu'il avait racheté en avril 2006 au côté de Wendel pour 520 millions d'euros.Au milieu de l'année 2009, les deux actionnaires avaient été contraints d'entamer des discussions avec les banques afin de renégocier la dette massive de 360 millions d'euros de Stahl, frappé par la crise. Fin septembre 2009, Wendel avait décidé de faire cavalier seul, avec l'offre suivante : une injection de 60 millions d'euros, en échange d'une réduction de la dette de 360 à 190 millions d'euros et d'une montée de 48 % à 92 % du capital (le solde allant aux créanciers).grincements de dentsChez Carlyle, la nouvelle avait fait grincer des dents, puisqu'un tel plan l'excluait, de facto, de l'actionnariat et lui faisait perdre sa mise initiale de 80 millions d'euros. Quatre mois après Wendel, l'américain a donc décidé de faire à son tour une proposition. Différente de celle de son ancien partenaire, elle consiste en l'apport d'une vingtaine de millions d'euros sous forme de dette « super-senior », mais sans réduction de l'endettement de Stahl. « Pourquoi une offre seulement aujourd'hui ? » s'interroge-t-on dans l'entourage de la société d'investissement française. « Carlyle a d'abord tenté de trouver un terrain d'entente avec Wendel, ce qui explique ce décalage », répond un proche du dossier.Du côté des banques, la proposition de Carlyle, moins avantageuse pour elles, a peu de chances d'aboutir. D'autant que le processus de validation de l'offre du français est déjà bien avancé. Le comité des créanciers comprend Alcentra, Bluebay, Investec, ING et JP Morgan. A. M.

latribune.fr

28 Jan 2010, 23:53

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