Villepin, chevalier sans peur de l'antisarkozysme

« Vous me demandez de parler de moi, mais ce n'est pas possible ! C'est comme si vous demandiez à un chef de réseau de vous relater sa vie quotidienne entre 1940 et 1944. S'il le fait, il est mort et avec lui ceux qui se battent à ses côtés? » C'est par cette phrase que s'ouvre « Villepin, la verticale du fou », le livre que consacre chez Flammarion la journaliste du magazine « Le Point » Anna Cabana à l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Et tout est déjà dit ou presque. La France de Nicolas Sarkozy est comparable à la France occupée et Dominique de Villepin résiste? comme le petit village d'Astérix.Anna Cabana raconte que l'union des droites, la réconciliation entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, a failli intervenir durant l'été 2008. L'ancien secrétaire général de l'Élysée a cru à la promesse que lui avait faite le chef de l'État. « On va travailler ensemble »? Et puis le ciel lui est tombé sur la tête le 7 octobre 2008 quand le procureur de Paris a requis son renvoi devant le tribunal correctionnel dans l'affaire Clearstream. « Depuis, Nicolas Sarkozy n'a pas cherché à me contacter », déclare Dominique de Villepin dans le livre. Depuis, le chef de l'État a parlé de « coupables » dans ce dossier où il est partie civile et la haine s'est développée, tranquille. Tout au long des audiences du procès Clearstream, Dominique de Villepin s'est appliqué à compter les 144 lampes de la salle du tribunal. Et s'est souvenu d'Apollinaire, le poète « flanqué de deux policiers », accusé à tort du vol de « la Joconde ». L'affaire s'était terminée par un non-lieu?« À la faveur de ce procès censé l'effacer de la scène publique, Dominique de Villepin s'est érigé en héros de l'antisarkozysme », écrit Anna Cabana, pour qui « l'offensé a le choix des armes ». « Villepin affronte un président de la République qui ne s'arrêtera pas au premier sang. S'il ne veut ?pas ressembler à un mauvais Cyrano?, comme il le dit, il va devoir choisir entre la noblesse de l'épée, l'efficacité du pistolet et la magie de la poésie. »Depuis un an et demi, Dominique de Villepin tire à boulets rouges sur la politique de Nicolas Sarkozy, alignant dans sa cible aussi bien les décisions économiques que le débat sur l'identité nationale. Pour lui, l'artisan de la « rupture » n'est finalement qu'un adepte de « l'immobilisme ». Fin octobre 2009, réunissant un millier de ses partisans à la Maison de l'Amérique latine, à Paris, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac avait appelé à bâtir une « alternative ». Pour Anna Cabana, si Dominique de Villepin « se résout à faire de la politique, la cohérence l'oblige à être candidat en 2012 » face au président sortant. Et à refuser les « offres pacificatrices » éventuelles de Nicolas Sarkozy, « qui cherchera à éviter ce que lui prédit son ami le publicitaire Jacques Séguéla : Villepin sera ton Chevènement ! » Hélène Fontanaud « Villepin, la verticale du fou », d'Anna Cabana. Flammarion (188 pages, 16 euros).
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