la ruée vers l'or

Banquier, trader, écrivain, chroniqueur (à « La Tribune » et sur BFM), Marc Fiorentino n'a pas son pareil pour inviter le lecteur dans les arcanes de la finance, poser les bonnes questions au bon moment et prendre tout le monde à contre-pied. C'est souvent agaçant, parfois superficiel, mais toujours efficace. Dans la même veine de son best-seller précédent (« Un trader ne meurt jamais »), Marc Fiorentino s'attaque dans son nouveau roman à un monde qui fascine, celui du marché de l'or. Cela tombe bien, les cours de l'or ne cessent de flamber et le métal précieux n'a jamais suscité autant d'intérêt. On retrouve donc son héros, Sam Ventura, plongé dans une sombre affaire d'escroquerie à 40 milliards monté par un certain Bernoff? qui ne serait qu'un prête-nom pour dissimuler la plus importante manipulation financière de l'histoire. Pourquoi pas ? C'est du roman? L'auteur utilise les bonnes ficelles du thriller financier pour nous plonger dans l'enfer de la spéculation avec un réalisme effrayant, même si quelques libertés sont prises avec le fonctionnement réel du marché de l'or. Mais, au final, on commence le livre et on ne le quitte plus. E. B.« Pour tout l'or du monde », de Marc Fiorentino. Robert Laffont (400 pages, 20 euros).La crise, on connaît. La sortie de crise, un peu moins. L'économiste Jean-Paul Betbèze s'est essayé à un exercice délicat, sinon périlleux, celui de tracer les contours d'une sortie de crise dans un monde en plein désarroi car en pleine mutation. L'auteur revient bien évidemment sur les ressorts de la crise, rappelle à quel point elle était prévisible, du moins à la lecture de la littérature économique, et pourquoi personne n'a finalement rien vu venir. En bon banquier, il implore les politiques de ne pas se tromper de coupables. Reste, enfin, l'après-crise. Un monde nouveau. La Chine et l'Asie repartent, les États-Unis suivent et l'Europe souffre. Face à cela, la France décide, selon l'auteur, de ne pas choisir, en s'abritant derrière un « modèle français » abstrait ou des solutions importées « clés en main ». Le constat n'est pas nouveau ? bien que très clairement brossé ?, mais Jean-Paul Betbèze tente de défendre les voies d'une sortie de crise honorable pour tous. Elle passe, selon lui, par l'entreprise, créatrice de richesse, d'innovation, mais aussi de cohésion sociale. C'est bien là que la « nouvelle entreprise » doit avoir son rôle fondateur dans le monde de demain. E. B.« Crise : par ici la sortie », de Jean-Paul Betbèze. Puf (220 pages, 15 euros).Syndicats et partis de gauche ont fait de leur refus de « la privatisation de La Poste » l'un de leurs chevaux de bataille depuis plusieurs mois. En 2010, l'héritière des vieilles PTT devient en tout cas une société anonyme à capitaux publics avant l'ouverture quasi totale du marché du courrier à la concurrence en 2011. Mais La Poste n'a pas commencé sa révolution cette année. Il y a plus d'une décennie qu'elle se prépare avec plus ou moins de bonheur à ce changement. Historienne spécialiste des entreprises, Catherine Malaval a mené pendant six ans son enquête au sein de La Poste. Elle présente les étapes clés de la mutation du groupe en insistant sur les stratégies de chacun, gouvernement, direction et syndicats. P. C.« La Poste au pied de la lettre », de Catherine Malaval. Fayard (234 pages, 15,90 euros).
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